Attal veut relever le niveau des lycéens français grâce à l'intelligence artificielle
Mardi 5 novembre, lors de la présentation de son plan école, Gabriel Attal a promis la généralisation d'un outil d'intelligence artificielle au lycée pour rehausser le niveau en français et en maths. L'application s'appelle MIA et devrait être utilisée par 800 000 élèves de seconde dès septembre 2024.
À la rentrée 2023, à peine avait-il pris son poste de ministre de l'Éducation, que l'étoile montante du macronisme souhaitait déjà "mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux". Il n'avait pas dit comment, et il n'aura pas attendu les débats du "Conseil présidentiel de la science" pour le faire savoir.
L'idée, c'est de s'appuyer sur MIA (pour "module interactif et adaptatif"), une application développée par EvidenceB. Forte de quelque 20 000 exercices adaptatifs en maths et en français, cette dernière s'appuie sur la technique dite de l'adaptative learning pour évaluer le niveau d'un élève, puis ses progrès, pour lui proposer un travail adéquat et évolutif. Adieu les cahiers, tout se fera sur ordinateur, tablette ou smartphone. Thierry de Vulpillières, ex-directeur des partenariats éducatifs chez Microsoft et cofondateur d’EvidenceB, assure qu'il s'agit d'une rencontre entre l'IA et les sciences cognitives.
Pour une évolution en douceur, l'application est codée pour proposer des exercices qui soient systématiquement juste au-dessus du niveau de l'élève : "ni trop facile, pour ne pas ennuyer, ni trop difficile, pour ne pas décourager".
Et le professeur, dans tout ça ? Il aura accès à un tableau de bord, depuis lequel il pourra surveiller les progrès des élèves, mais aussi et surtout les éventuels blocages. S'il faut rattraper des lacunes, ce sera à lui de jouer. Cela étant dit, il faudra certainement un temps d'adaptation aux professeurs pour vraiment trouver leur place dans ce type d'enseignement.
C'est d'ailleurs à se demander si cette innovation est vraiment pensée pour le bien de l'Éducation, ou pour celui de la concurrence technologique. Alors que l'intelligence artificielle est devenue l'un des sujets phares de l'avenir, la France essaie de tirer son épingle du jeu par-delà l'Europe.
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