Au Canada, une banque lance une carte de crédit qui relie les achats de ses clients à leurs émissions de carbone
Les initiatives pour lutter contre le réchauffement climatique se multiplient dans les pays occidentaux. Si en France, l'instauration d'un “pass carbone”, outil qui accorderait aux citoyens un “quota” de CO2 à ne pas dépasser pour les achats, est présenté sur BFM TV comme “une des clés du succès face au changement climatique”, une première banque canadienne franchit le pas avec le lancement d'une carte de crédit qui relie les achats de ses clients à ses émissions de carbone. Les craintes que de tels systèmes se démocratisent, s’accentuent.
L’annonce a été faite par Jonathan Fowlie, directeur des relations extérieures de Vancity, une banque coopérative canadienne, le 18 octobre dernier. Pour exprimer son “engagement envers l'action climatique”, Vancity lance ainsi une carte de crédit qui lie les achats aux émissions de carbone. Officiellement, cette action permettrait “aux clients de comparer leur empreinte carbone mensuelle à la moyenne nationale” et de bénéficier de “conseils sur la manière de réduire leur empreinte carbone”.
61% des Canadiens veulent contrôler leur empreinte carbone
“Nous savons que de nombreux membres de Vancity recherchent des moyens de réduire leur impact sur l'environnement, particulièrement en ce qui concerne les émissions qui aggravent le changement climatique”, a affirmé M. Fowlie. “En tant que banque coopérative appartenant à ses membres, nous croyons qu'il est de notre devoir de faire tout ce que nous pouvons pour aider, surtout en ce qui concerne les décisions que les gens prennent avec leur argent. Cet outil fournira aux titulaires de cartes de crédit Vancity Visa des informations précieuses sur leurs achats et leur permettra de relier leurs décisions de dépenses quotidiennes au changement qu'ils souhaitent voir dans le monde”, poursuit-il.
Selon l’Enquête sur l'indice des consommateurs futurs, publiée en août 2021 par le cabinet d'audit financier et de conseil Ernest & Young (EY), l’un des "Big Four", 61% des Canadiens prévoient de faire plus attention aux conséquences environnementales de leur consommation. Pour autant, l’idée de voir ses achats liés à ses émissions en carbone provoquent des craintes que ce système soit utilisé, plus tard, pour restreindre les achats des clients de la banque.
Du déjà-vu en Australie
Vancity n’est pas la première banque à lancer ce projet. En Australie, la banque CommBank (Australia’s Commonwealth Bank) a introduit sur sa plateforme e-banking une fonctionnalité qui relie les achats de ses clients à leur empreinte carbone.
Les clients de cette banque australienne concernés par la phase de test apercevront le niveau de leur consommation de CO2 par rapport à la moyenne de 1 280 kg. Ils ont “la possibilité” de payer le “quota” additionnel, au même titre qu’un important opérateur industriel du marché du carbone.
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