Les puces cérébrales de Neuralink ont entraîné la mort de plusieurs singes de laboratoire
Selon une association américaine de défense des animaux, l’entreprise d’Elon Musk Neuralink aurait causé la mort de plusieurs singes de laboratoire en leur implantant des puces cérébrales. Une plainte a été déposée.
Une plainte déposée pour maltraitance animale
Nouveau revers pour Elon Musk. Après l’échec l’an dernier du vol d’essai de la fusée Starship, le milliardaire est cette fois-ci sous le coup d’une accusation de maltraitance envers les animaux. En cause : les récentes découvertes au sujet de son entreprise Neuralink, qui teste actuellement une puce cérébrale sur des primates qui, à terme, pourrait contrôler l'activité cérébrale et traiter certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Dans un communiqué daté du 10 février, le Comité des praticiens pour une médecine responsable (PCRM) accuse Neuralink d’avoir mené des expériences sur 23 singes entre 2017 et 2020 à l’université de Californie à Davis. Quinze d’entre eux ont dû être euthanasiés, écrit la PCRM, qui a décidé de porter plainte auprès du département américain de l’Agriculture. Les animaux auraient enduré une « souffrance extrême, résultant de maltraitance animale et d’implants crâniens extrêmement invasifs lors des expérimentations ».
Automutilations, traumatismes faciaux, infections…
Le New York Post détaille les faits. L’un des singes aurait ainsi perdu plusieurs doigts et orteils, « peut-être à cause d’une automutilation ou d’un autre traumatisme non spécifié », tandis qu’un autre a développé une infection cutanée suite à la pose d’électrodes cérébrales. Un troisième a été pris de vomissements après l’implantation avant de « s’effondrer de fatigue ».
Pour justifier sa plainte, le PCRM a pu produire plus de 700 pages de documents provenant des laboratoires de Neuralink. Comportant des rapports vétérinaires ou d’autopsies, les fichiers font état d’un contexte de maltraitance animale et de manque de soins flagrant aux animaux. « Les singes utilisés dans ces expériences étaient enfermés seuls, avaient des implants métalliques vissés à leur crâne, ont souffert de traumatismes faciaux et de crise d'épilepsie dus aux implants, ainsi que d'infections multiples. Dans certains cas, Neuralink et l'université de Davis ont choisi de les euthanasier avant le début des expériences, leur santé étant trop dégradée », décrit l’association.
Neuralink se défend
Acculée, Neuralink a fini par se fendre d’un communiqué via son site internet. L’entreprise y rappelle que « actuellement, tous les nouveaux dispositifs médicaux doivent être testés sur des animaux avant d'être testés sur des humains — une règle à laquelle Neuralink n'échappe pas ».
Selon elle, l’euthanasie des primates était justifiée, car ces derniers étaient en « procédure terminale » en raison « de mauvaises conditions de santé liées à leur état avant d’être assignés à Neuralink ». Affirmant qu’elle a transféré dès 2020 les animaux dans ses propres locaux pour « améliorer leur qualité de vie », la société d’implants cérébraux a ajouté qu’elle « se pliait aux lois fédérales en vigueur ». « Nous sommes absolument dévoués à travailler avec les animaux de la façon la plus humaine et éthique possible », conclut-elle.
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