Lufthansa forcée par la règlementation européenne de faire des vols à vide pour conserver ses créneaux
Des compagnies aériennes, telles que Lufthansa, réalisent cet hiver des vols à vide, dans le but de conserver leurs créneaux de décollage et d’atterrissage pour la saison prochaine. Sans vols, ces créneaux pourraient être perdus, réduisant le nombre de passagers envisageables pour la compagnie allemande.
Des règles européennes contradictoires avec le discours environnemental
La compagnie aérienne allemande vient d'annoncer la suppression de 33 000 vols cet hiver, soit 10 % de son programme, en raison d’un grand nombre de pilotes malades et d’une chute des réservations liée au Covid-19. Cependant, les règles européennes obligent Lufthansa à respecter ses créneaux, même sans aucun passager à bord. Elles doivent utiliser au moins 80 % desdits créneaux de décollage et d’atterrissage, sans quoi elles perdront les droits d’usage la saison suivante. « Alors que des exemptions respectueuses du climat ont été trouvées pour cela dans presque toutes les autres parties du monde pendant la période de la pandémie, l'Union européenne ne l'autorise pas de la même manière », a déclaré le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, dans une interview avec la FAZ. Au début de la pandémie, au cours du mois de mars 2020, ces règles avaient été suspendues pour éviter des vols à vide, mais elles ont été réintroduites au printemps dernier en abaissant le taux minimal à 50 %. Comme le rapporte BFMTV, Lufthansa devra donc effectuer 18 000 vols sans passager afin de conserver ses créneaux aéroportuaires.
Une règle qui n’affecte pas seulement Lufthansa
En plus de ces 18 000 vols, il y en a des dizaines de milliers d'autres, organisés par d’autres compagnies aériennes, mais elles n'en parlent pas publiquement, comme le remarque le site allemand Utopia.de. Si l'Union européenne avait également suspendu le règlement cette année, l'environnement aurait été épargné d'innombrables vols absurdes.
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