Le retour en grâce des trains de nuit et des petites lignes

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FranceSoir
Publié le 15 juillet 2020 - 14:01
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train à limoges
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Archives PASCAL LACHENAUD / AFP
Le désenclavement des territoires, un enjeu pour le secteur ferroviaire
Archives PASCAL LACHENAUD / AFP
S’endormir à Bordeaux et se réveiller à Lyon, légèrement dérangé par un appel en gare à Périgueux ou un compagnon de cabine qui descend à Montluçon : ce sera peut-être bientôt de nouveau possible. C’est en tout cas le sens d’une annonce du chef de l’Etat mardi sur le (re)développement des trains de nuit et des petites lignes.
 
Ce retour en grâce du ferroviaire est appelé de ses vœux par divers collectifs et par la Convention citoyenne pour le climat. Dans ses 149 propositions figurent en effet « un plan d’investissement massif pour moderniser les infrastructures de matériels roulants et les gares pour en faire des pôles multimodaux », la généralisation des mesures tarifaires attractives et la baisse de la TVA à 5,5% sur les billets de train. 
 
Pour la Convention, l’objectif est de « faire en sorte que le train, peu émetteur de gaz à effet de serre, ne soit pas plus coûteux pour les Français que d’autres moyens de transport plus émetteurs et qu’ils soient plus utilisé ». Les 150 citoyens précisent qu’au-delà des zones urbaines et des grandes lignes : 
 
« Nous souhaitons développer une offre de train sur l’ensemble du territoire et rendre plus attractive l’offre existante »
 
En affirmant dans son interview du 14 juillet qu’on va « redévelopper les trains de nuit et les petites lignes de train », Emmanuel Macron est donc allé dans le sens de la Convention citoyenne. 
 
Un projet déjà sur les rails
 
Bordeaux-Lyon, Paris-Nice et quatre autres encore : la plupart des trains de nuit avaient disparu en 2016, concurrencés par les TGV et creusant un trou de 100 millions d’euros chaque année dans le budget de la SNCF. 
Problème, les lignes TGV ne s’arrêtent pas dans les petites gares. Y remédier est bien l’ambition d’une société coopérative d’intérêt collectif basé dans le Lot, dans un premier temps pour la ligne Lyon-Bordeaux, via Périgueux et le massif central.
 
Le projet de RailCoop devrait bénéficier de l’ouverture du rail à la concurrence et se concrétiser dès 2022 par l’ouverture de six liaisons quotidiennes. 6h47 pour relier les capitales rhodanienne et girondine, c’est certes moins rapide qu’en TGV via Paris, mais Railcoop compte sur un prix d’appel autour de 38€ et sur la desserte de villes comme Roanne, Montluçon, Guéret ou encore Limoges. 
 
Avantage pour l’Etat et pour la SNCF, ils n’auront pas à débourser les 5 millions d’euros nécessaires au lancement de la ligne. Des collectivités territoriales et la Banque européenne d’investissement pourraient néanmoins mettre la main à la poche. 
 
De lourds investissements 
 
Car la relance annoncée des petites lignes, comme des trains de nuit et du fret ferroviaire a un coût. Le collectif Oui au train de nuit, qui se réjouit ce mercredi matin sur France Info de « ne plus prêcher dans le désert » estime les besoins financiers à 1,5 milliard d’euros pour les seuls trains de nuit. 
 
De leur côté, les acteurs du secteur ferroviaire, regroupés au sein de l’Alliance 4F, chiffrent le montant de la régénération du réseau – notamment pour doubler la part du rail dans le transport de marchandises – à 1 milliards d’euros d’ici 2024. Il faudrait ensuite investir 12 milliards d’euros entre 2025 et 2030. 
 

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