Chiffres du chômage : la hausse s'expliquerait aussi par la fin de dispositifs d'incitation à l'embauche
A l'échelle du court terme, clairement, le chiffre est négatif. En juillet 2017, le nombre de chômeurs enregistrés par Pôle Emploi a augmenté de 34.900. C'est donc une hausse presque trois fois supérieure à la baisse de juin (10.900 chômeurs de moins) qui avait fait naître quelques espoirs avec l'arrivée d'une nouvelle majorité. Certes, cette dernière n'y est pour rien, mais les plus optimistes voulaient y voir un retour de la confiance, cette donnée complexe qui transforme souvent un bon contexte économique en emplois "sonnants et trébuchants".
D'où la supposition que cette hausse du chômage serait à rechercher ailleurs que dans un retournement de tendance conjoncturelle. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce soubresaut. La principale explication –qui n'est pas le fait du gouvernement qui refuse de commenter les chiffres du chômage– repose sur un chômage né de la fin de certains dispositifs incitateurs à l'embauche. La prime à l'embauche dans les PME qui a ainsi pris fin le 30 juin, ou la fin du grand plan de formation lancé par François Hollande, avec des personnes sans emploi qui retournent s'inscrire à Pôle Emploi, peuvent gonfler les chiffres.
En effet, quelques données restent encourageantes et plaident encore pour le "faux pas" en juillet. En un an, le secteur privé a ainsi créé 292.000 postes depuis un an, soit le chiffre le plus élevé depuis six ans. Et même un secteur que l'on imaginait largement sinistré comme l'industrie se remet (timidement) à embaucher. Même si l'emploi en question repose largement sur l'intérim (qui représente 36% des créations de postes en France).
La situation reste cependant délicate à gérer, tant le marché du travail français semble encore largement reposer sur du soutien public, ou de la précarisation. Autre signe qui ne trompe pas, malgré le nombre de création de postes et malgré la baisse tendancielle du chômage depuis un an, les niveaux de salaire ne décollent pas.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.