Un rapport d'enquête décrit la "vive inquiétude" de Samuel Paty avant son assassinat

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AFP - Paris
Publié le 21 novembre 2022 - 19:26
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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AFP/Archives - Alain JOCARD
Hommage au professeur décapité Samuel Paty, le 16 octobre 2021 à Eragny-sur-Oise près de Paris
AFP/Archives - Alain JOCARD

L'enquête sur Samuel Paty a établi la "vive inquiétude ressentie" par le professeur avant son assassinat le 16 octobre 2020 dans les Yvelines "devant l'ampleur et l'agressivité de la polémique" qui le visait, selon un rapport d'enquête dévoilé par Le Parisien lundi et consulté par l'AFP.

Dans ce "rapport de synthèse" final de la Sdat (Sous-direction anti-terroriste) daté du 28 juin, un enquêteur résume les investigations sur l'assassinat du professeur d'histoire-géographie de 47 ans, poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, tué peu après par la police.

Le jeune homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, Abdoullakh Anzorov avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

Il avait pris connaissance de la polémique visant le professeur quelques jours plus tôt via les réseaux sociaux, où avaient été diffusées des vidéos de Brahim Chnina, le père d'une collégienne visée par une exclusion pour indiscipline et qui prétendait avoir assisté au cours, et du militant islamiste Abdelhakim Sefrioui.

Selon le rapport, Samuel Paty "s'en ouvrait à au moins deux collègues, à qui il demandait de le véhiculer au collège et/ou à son domicile" deux jours avant les faits.

Ce même 14 octobre 2020, selon le rapport, il effectuait des recherches internet "sur lui-même et la polémique dont il faisait l'objet", d'après son historique de navigation, et aussi "sur la définition juridique d'une menace à l'ordre public".

D'après la vidéosurveillance, le jour des faits, Samuel Paty a "rabattu la capuche de son manteau sur la tête dès sa sortie de l'établissement, pour potentiellement se dissimuler", note le rapport.

Les enquêteurs retrouveront "un marteau" dans son sac à dos "sans qu'il n'ait été possible de déterminer l'usage auquel il était destiné".

Dans ce dossier, quatorze personnes sont mises en examen.

Les magistrats instructeurs ont signifié récemment la fin des investigations, et le parquet national antiterroriste doit rendre très prochainement son réquisitoire définitif, avant une décision finale des juges d'instruction.

Après une plainte de proches de Samuel Paty, une autre enquête a été ouverte en avril par le parquet de Paris pour non-assistance à personne en péril et non empêchement de crime.

Leur avocate Me Virginie Le Roy avait pointé des "fautes (...) tant du côté de l'Education nationale que du côté du ministère de l'Intérieur".

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