Chevènement juge "dangereux" de désigner un "nouvel antisémitisme musulman"
Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation de l'islam de France, a jugé mardi "dangereux" de pointer "un nouvel antisémitisme musulman", comme les signataires d'une récente tribune, estimant que "ce genre de généralisation abusive" contribue à "créer un climat de guerre civile".
Publié dimanche dans le journal Le Parisien, le manifeste "contre le nouvel antisémitisme" dénonce la "radicalisation islamiste" et sonne l'alarme contre une "épuration ethnique à bas bruit" dont serait victime la communauté juive en région parisienne.
"Autant il faut condamner avec la plus extrême vigueur toutes les manifestations d'antisémitisme à commencer par les actes antisémites, autant il peut être dangereux de désigner +un nouvel antisémitisme musulman+, comme si tous les musulmans avaient tété l'antisémitisme avec le lait de leur mère", a affirmé Jean-Pierre Chevènement dans un communiqué.
"C'est ce genre de généralisation abusive qui contribue à la montée des tensions dans notre société et à créer un climat de guerre civile", a averti l'ancien ministre de l'Intérieur.
"Bienvenu au contraire est l'appel aux autorités religieuses musulmanes à contextualiser les versets du Coran appelant au châtiment des juifs, des chrétiens et des musulmans mécréants, les frappant ainsi d'obsolescence", a jugé M. Chevènement à propos de cette tribune retentissante.
"On ne peut à cet égard que se féliciter de l'appel lancé par 30 imams regroupés derrière monsieur Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux", a estimé ce fervent défenseur de la laïcité.
Dans une autre tribune publiée mardi dans Le Monde, un collectif de 30 imams appelle à combattre la radicalisation, tout en rejetant la thèse "funeste" selon laquelle le Coran appellerait lui-même au meurtre.
Lancée en août 2016, la Fondation de l'islam de France contribue notamment à la formation profane des imams.
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