Haute couture : Chanel se décline au naturel au Grand Palais
Une à une, à un rythme lent et fluide, les mannequins sortent d'une maison en bois à étages, qui devient une maison de poupées géante quand ses panneaux à lattes s'ouvrent. Sur des chaussures à semelle compensées en liège, elles avancent sur un chemin de dalles en bois installé dans l'herbe. Robes et jupes sont étroites, arrivant à mi-mollet. Elles sont fendues derrière pour faciliter la marche, et laissent entrevoir des plissés transparents et brillants.
Les volumineux chignons et le maquillage -deux traits de crayons le long de l’œil- s'inspirent d'une sculpture en plâtre de Picasso, qui fait actuellement l'objet d'une exposition au Musée d'art moderne (MoMA) de New York.
Les couleurs sont subtiles et douces: tons crème, rose, ivoire, pour une élégance évoquant des silhouettes de différentes époques: les fifties et sixties, mais aussi les années folles et Gatsby Le Magnifique. En guise de sac, une pochette s'accroche à la ceinture, pour plus de liberté de mouvement.
Des capes scintillantes donnent des airs de princesses. La robe de mariée finale, alliant traîne majestueuse et sweat à capuche, est faite en fleurs de coton et papier.
Les matières naturelles comme le bois et la paille composent des broderies. "Je trouvais que finalement ces matériaux, si on les utilise d'une façon particulière, sont assez jolis", a expliqué Karl Lagerfeld à l'issue du show. Mais "il fallait tout faire, car ça n'existe pas sur le marché, des paillettes de bois, et il y en a des millions".
Cette collection, "ce n'est pas vraiment bling-bling, tapis rouge", a commenté le couturier toujours enclin à capter l'air du temps, un mois et demi après la conférence sur le climat (COP21) qui s'est tenue à Paris.
"L'écologie est un des thèmes de notre époque, mais cela n'a jamais été utilisé dans le grand luxe. Le grand luxe, c'était le contraire presque", a-t-il dit. "D'habitude, tout ce qui est écologie est associé à des gens pas très soignés!", lance-t-il.
L'ambiance diffère radicalement de celle du défilé de prêt-à-porter pour le printemps-été 2016 présenté en octobre, pour lequel un terminal d'aéroport avait été reconstitué au Grand Palais. "Le mot est trop utilisé mais je voulais que ce soit un peu zen", a dit Karl Lagerfeld. Ces femmes "ne sont pas pressées, elles n'ont pas de train à prendre, elles peuvent marcher dans leur jardin".
Les actrices Diane Kruger, Gwyneth Paltrow et Laura Smet étaient parmi les célébrités présentes au défilé, de même que le mannequin Cara Delevingne. La Britannique a fait sensation en s'installant au premier rang avec son chien, avant que celui-ci ne soit emmené en coulisses pour le début du show.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.