"Au nom de ma fille" : le film qui retrace le combat judiciaire du père de Kalinka Bamberski (VIDEO)
Le 10 juillet 1982, Kalinka Bamberski, adolescente française de 15 ans, est retrouvée morte dans des circonstances troublantes au domicile de son beau-père, Dieter Krombach, médecin cardiologue allemand. Au nom de ma fille, du réalisateur Vincent Garenq, retrace le combat obstiné d'André Bamberski, père de Kalinka, interprété à l'écran par Daniel Auteuil, pour faire reconnaître la culpabilité de Dieter Krombach dans le décès de sa fille. Au terme de 30 ans d'un bras de fer judiciaire acharné, Dieter Krombach, d'abord jugé par contumace, sera définitivement condamné par la Cour d'assises de Créteil à 15 ans de prison en 2012.
Pour ce film, qui sortira en salles le 16 mars, Vincent Garenq est tombé en admiration devant la ténacité d'André Bamberski à la lecture de son livre, Pour que justice te soit rendue (Ed. Michel Lafon), paru en 2010: "Ce n'est pas le fait divers qui m'a attiré mais le bonhomme qui m'a impressionné. Cet expert-comptable normal qui devient un personnage fascinant et exceptionnel".
"Je n'ai fait que pallier les lâchetés successives de la justice française": le film, présenté en avant-première à Pau, s'ouvre sur cette affirmation d'André Bamberski au moment de son interpellation en 2009 à Mulhouse. Quelques heures plus tôt, il avait fait enlever Dieter Krombach pour le livrer aux autorités françaises afin de rendre enfin effective sa première condamnation.
Cette scène d'introduction illustre la détermination du père de Kalinka: "André Bamberski est la plus grosse tête de mule que j'ai rencontrée", sourit Vincent Garenq. Et le réalisateur de poursuivre: "Il a un côté très droit et très vigoureux, un caractère de jusqu'au-boutiste".
Daniel Auteuil incarne avec engagement ce père sombre qui a juré sur la tombe de sa fille de faire la lumière sur les causes de son décès. Au fil d'une enquête méticuleuse, devenue son unique obsession, André Bamberski épuise son entourage, décourage ses avocats mais ne renonce jamais. "Il n'aurait jamais pu s'arrêter. Pour lui, il n'y a qu'une vérité pas deux", insiste Vincent Garenq, réalisateur de Présumé coupable (2011) et L'enquête (2013) et qui, tout en "romançant légèrement l'histoire", s'est attaché à rester "fidèle à la réalité".
L'acteur allemand Sebastian Koch et la comédienne canadienne Marie-José Croze interprètent également avec justesse la complexité des personnages de Dieter Krombach, médecin froid et intrigant, et de Danielle Gonnin, ex-femme d'André Bamberski et mère de Kalinka qui fut longtemps dans le déni. Au procès à Créteil, elle a raconté qu'elle pensait "que Dieter n'était pas coupable" jusqu'à ce qu'elle accède au dossier judiciaire en 2010, en se constituant partie civile.
A travers ce film dramatique, le réalisateur Vincent Garenq déroule une nouvelle fois le long baroud d'un homme seul face à la justice. Il ne revendique pourtant pas un acte militant: "Ce n'est pas l'institution qui m'intéresse mais simplement cette histoire ultime de paternité".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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