"Chorus" : une histoire de deuil (VIDEO)
"Pour moi, vivre c’est apprendre à perdre. Le deuil est une dimension essentielle de l’existence, qu’il s’agisse du deuil de quelqu’un, de quelque chose, d’un idéal ou d’un rêve". C'est ainsi que le réalisateur québécois François Delisle explique le choix du scénario -difficile, sombre- de son sixième film, Chorus, qui sort ce mercredi 20 sur les écrans français.
Le jour où leur fils a disparu, un après-midi après l’école, la vie d’Irène et Christophe s’est brisée. On n'a jamais retrouvé le corps, ils n'ont pas pu organiser de funérailles, ils n'ont jamais pu faire leur deuil.
Le couple s'est séparé. Chacun de son côté a survécu à sa façon, lui au Mexique, elle en reprenant sa carrière au sein d’une chorale.
Et puis, un jour, dix ans après, un appel de la police les contraint à se retrouver. Un pédophile, en prison, a fini par avouer avoir tué leur fils. Les voici à nouveau, l'un à côté de l'autre, confrontés au souvenir, à la souffrance, à la difficulté de continuer à vivre...
"J’ai voulu avec Chorus, malgré la noirceur dans laquelle nous plongeons, faire que la mort n’entame pas chez les deux personnages leur capacité à vivre. Les souvenirs, la nostalgie, les instants d’étrangeté persistent, mais avec la possibilité ou l’espoir d’être englobés dans une vie à nouveau en mouvement, sans sentimentalisme", explique le réalisateur, dont c'est le sixième film.
Ses précédents ont souvent été salués par la critique et présentés dans les festivals, signe d'une exigence qui lui fait tourner le dos au cinéma trop commercial. "Je ne veux pas faire du cinéma de divertissement, parce que pour moi c’est une forme de nihilisme délictueux, une forme d’abandon face à notre destin et face aux défis de l’humanité", dit-il. "Je veux me colleter au réel, je veux y faire face. Ça me semble être un signe de vitalité: aborder la mort, c’est une bonne façon d’aborder la vie".
De fait, Chorus est ce qu'on qualifie généralement de "film difficile", pas destiné à faire rire un vaste public. En noir et blanc, abordant des sujets tels que la mort d'un enfant, la pédophilie, le deuil, c'est un film singulier, sombre, à éviter les soirs de cafard avant de rentrer chez soi seul sous la pluie. Mais un film qui contient suffisamment d'espoir et de zones de lumière qu'on n'en ressort pas traumatisé, pas tout à fait bouleversé, pas vraiment triste, pas entièrement déprimé...
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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