Décès du cinéaste Ettore Scola, maître de la comédie italienne (VIDEO)
Il était l’un des derniers grands maîtres du cinéma italien, réalisateur de nombreux chefs d’œuvre mettant en scène Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Vittorio Gassman ou Nino Manfredi. Le cinéaste italien Ettore Scola, symbole de "la comédie italienne" des années 70, s'est éteint mardi 19 à la polyclinique de Rome à l’âge de 84 ans.
Né le 10 mai 1931 à Trevico, Ettore Scola a débuté sa carrière comme dessinateur dans un journal humoristique de la ville de Rome avant de se tourner vers le cinéma à l'aube des années 50 en écrivant plusieurs scénarios. En 1964, il va passer de la plume à la caméra en réalisant son premier film: Si vous permettez, parlons de femmes.
L’un des ses films majeurs sortira dix ans plus tard avec Nous nous sommes tant aimés, qui met en scène Nino Manfredi, Vittorio Gassman et Stefano Satta Flores, tous amoureux de la très belle Stefania Sandrelli. Parmi ses autres grands succès, on peut citer le truculent Affreux, sales et méchants (1976) qui brosse le récit haut en couleurs de la vie quotidienne d’une famille d’un bidonville de Rome, sans autre morale que celle de la pègre. Le film sera récompensé par le prix de la mise en scène au festival de Cannes.
L'année suivante, Ettore Scola réalise son film le plus connu, Une journée particulière, une œuvre politique et sentimentale qui met en scène Marcello Mastroianni et Sophia Loren se découvrant l’un l’autre dans un amour naissant mais impossible, sur fond de fascisme mussolinien triomphant. Il tournera ensuite dans les années 80 notamment La terrasse, La nuit de Varennes, Le bal (César du meilleur film et du meilleur réalisateur), avant de se faire plus rare à l'image du cinéma italien déclinant en fin de siècle.
Les hommages n'ont pas tardé à affluer pour saluer la mémoire de ce maestro du cinéma italien qui s'épanouissait aussi bien dans la comédie de mœurs que dans les histoires d'amours tragiques. Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a fait part de sa tristesse après la mort de ce "maître dans l'art d'observer avec acuité l'Italie, sa société et ses changements". Le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, a salué sur Twitter un "grand maître, un homme extraordinaire, resté jeune jusqu'au dernier jour de sa vie". Le quotidien italien La Repubblica lui rendait hommage mardi soir, rappelant qu'Ettore Scola, compagnon de route du Parti communiste italien d'Enrico Berlinguer, représentait "l’Italie sauvée du fascisme et qui essayait d’oublier la guerre".
(Voir ci-dessous un extrait de Une journée particulière):
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