"Girls Only" : Keira Knightley a du mal à faire ses 30 ans (VIDEO)
Elle vient d'avoir 30 ans et a exactement l'âge du rôle: Keira Knightley a du mal à se faire à la vie d'adulte (mariage-travail-enfants), comme le reste de ses copines de lycée, dans le film Girls Only. En anglais le film s'appelle Laggies, quelque chose qui évoque les gens durs à la détente, lents à réagir, indécis et procrastinateurs, un peu décalés du rythme de l'existence.
Elles sont quatre amies d'enfance qui, 10 ans après la fin de leurs études, continuent de se voir. Trois sont bien installées dans la vie active, ont un emploi, vont se marier, construisent chaque jour leur existence de manière réfléchie. Mais Megan (Keira Knightley), elle, a du mal à s'y faire.
Elle est encore adolescente dans sa tête, ne sait pas trop ce qu'elle veut faire de sa vie, est angoissée par l'idée du mariage que lui propose son gentil petit ami, et en a assez qu'on prenne des décisions à sa place. Alors, un jour, elle décide de fuir tout cela pendant une semaine.
Elle prend prétexte d'un séminaire de formation professionnelle pour s'éloigner de sa famille et de ses amis, et en réalité rejoint Annika (Chloë Grace Moretz), une jeune fille de 16 ans dont elle a fait la connaissance par hasard, un soir. Elle va partager pendant quelques jours le quotidien insouciant de l'adolescente et de ses copines, faire la fête, dormir chez elle. Jusqu'à croiser le père d'Annika (Sam Rockwell), un matin, au petit-déjeuner...
C'est le sixième film de la réalisatrice américaine Lynn Shelton (son plus connu est Ma meilleure amie, sa sœur et moi, en 2013, avec Emily Blunt), mais le premier dont elle n'a pas écrit le scénario. Celui-ci est signé Andrea Seigel et sa qualité principale est qu'on ne sait pas comment cela va finir, fin tragique ou happy end, retour à la normale ou nouveau départ, atmosphère sombre ou feel good movie… "Ce que j’ai adoré, c’est que les personnages sont vraiment crédibles mais qu’on reste surpris par tout ce qui leur arrive", explique Lynn Shelton. "En général, au bout d’une vingtaine ou trentaine de pages, on sait plus ou moins où va l’histoire. Mais là, non. Je ne pouvais pas deviner. La lecture a continué de me surprendre et tout était toujours aussi crédible".
Pareil pour le spectateur, donc, qui se prend d'empathie pour ces personnages joliment interprétés par Keira Knightley (rendue célèbre dans la saga Pirates des Caraïbes, par Orgueil et préjugés ou Reviens-moi), par Chloë Grace Moretz, 18 ans, qui trace son chemin à Hollywood (Hugo Cabret, Kicks-Ass, et plus récemment Sils Maria), et par Sam Rockwell, formidable ici de sobriété et de charme discret.
C'est très américain par le message que fait passer la réalisatrice sur l'importance qu'ont les parents sur les débuts de la vie d'adulte de leurs enfants (Megan s'aperçoit que son père n'est pas l'homme idéal qu'elle croyait, Annika souffre de l'absence de sa mère qui a quitté le foyer très tôt). Mais le ton de ce film de femme, avec des femmes dans les rôles principaux, est davantage celui des comédies dramatiques douces-amères du cinéma indépendant que celui des blockbusters des grands studios. Et cette petite musique, que trouble à peine le suspense de la fin de l'histoire, n'est pas désagréable.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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