"The interview" : comment les pirates informatiques ont fait plier Sony
L'affaire aurait pu être le scénario d'un film. L'un des plus importants studios de cinéma contraint de ne pas diffuser son film à cause de pirates informatiques. Mercredi 17 Sony Pictures a annoncé qu'il renonçait à sortir le film The interview, titré en Français L'interview qui tue. La comédie de Seth Rogen et Evan Goldberg devait sortir dans l'Hexagone en février prochain. Le studio a plié face à l'attaque et aux menaces de pirates informatiques soupçonnés d'être piloté par la Corée du Nord. Le film raconte en effet l'aventure de deux animateurs télé (Seth Rogen et James Franco). Invité par Kim Jong-un en Corée du Nord, ils sont chargés par la CIA de l'assassiner. Un scénario qui à l'évidence n'a pas fait rire le dictateur nord-coréen.
Le 24 novembre dernier, les ordinateurs de Sony ont été "hackés" (piratés) par un groupe surnommé GOP, anagramme anglais des gardiens de la paix. Les pirates dérobent quantité de fichiers confidentiels de Sony et en mettent certains en ligne. On y retrouve le scénario du prochain James Bond, et les mots de passe et dossiers médicaux de nombreux salariés ou –plus gênant encore pour la multinationale– les salaires des principaux dirigeants et des e-mails confidentiels dont certains auraient un caractère insultant voire raciste.
Dans un communiqué attribué aux pirates et publié le 16 décembre par le site The Verge, les hackers menacent de s'en prendre à tous ceux qui voudront diffuser The interview. Ils recommandent même aux personnes habitant près des salles de fuir. "Le monde sera empli de terreur. Rappelez-vous le 11 septembre 2001. Quoi qu'il arrive dans les prochains jours, ce sera dû à la cupidité de Sony Pictures Entertainment (…) Le monde verra bientôt qu'elle horrible film Sony a fait" peut-on notamment lire. Plus probablement, les pirates pourraient révéler d'autres informations ou publié des films volés.
Le message laisse penser à une implication de la Corée du Nord. Selon plusieurs médias américains, le FBI aurait des preuves de cette participation. Sans surprise, les autorités coréennes ont nié être à l'origine de cet acte qu'elles considèrent cependant "légitime".
L'interview qui tue aurait coûté 65 millions d'euros à Sony, sans compter l'impacte du piratage sur la réputation de l'entreprise ou les éventuelles modifications à apporter au scénario de James Bond.
(Voir ci-dessous la bande-annonce de "L'interview qui tue")
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