Michel Galabru : mort d'un acteur populaire et d'un immense comédien de théâtre (VIDEOS)
Il est mort "dans son sommeil", a annoncé sa famille. Michel Galabru, l'un des visages les plus populaires du cinéma français et comédien de théâtre prolifique et éclectique, est décédé ce lundi matin 4 janvier à l'âge de 93 ans.
Il était l'un des acteurs français de théâtre et de cinéma les plus populaires. Il avait mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres de répertoire et de boulevard, au théâtre, et de films populaires, comme la série des Gendarmes avec Louis de Funès, ou plus exigeants comme Le juge et l'assassin de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu le César du meilleur acteur en 1977.
Michel Galabru était encore sur scène très récemment. Toutefois, en novembre dernier, en raison d'une grande fatigue, il avait dû annuler les représentations de deux pièces où il tenait l'affiche.
Deux décès de proches l'avaient beaucoup atteint: en octobre 2014, il avait perdu son frère Marc, comédien et écrivain, et en août 2015, son épouse Claude était décédée des suites de la maladie de Parkinson.
Fils d'un professeur à l'École des Ponts et Chaussées, né le 27 octobre 1922 à Safi (Maroc), Michel Galabru, baccalauréat en poche, s'inscrit au Conservatoire national d'art dramatique de Paris. Il en ressortira avec deux premiers prix.
Pensionnaire à la Comédie-Française en 1950, Michel Galabru y joue les classiques -Molière, Marivaux, Feydeau, Courteline- avant de quitter cette institution en 1958. Il triomphe alors dans des oeuvres du répertoire et surtout du théâtre de boulevard. Parmi ses principaux succès, on peut citer La claque (André Roussin), L'entourloupe et Monsieur Amédée (Alain Reynaud-Fourton), mais aussi La femme du boulanger (Marcel Pagnol), Don Juan ou Le bourgeois gentilhomme (Molière).
En 2008, il obtiendra à 85 ans le premier Molière de sa carrière pour son rôle dans Les chaussettes opus 124, où il interprètait avec génie un vieil acteur cabot qui tente un come-back.
Parallèlement, il mène une carrière au cinéma, à partir de 1951. Il fait ses débuts dans Ma femme, ma vache et moi (Jean Devaivre). Son interprétation de l'adjudant Gerber dans la série des "Gendarmes", de Jean Giraud, aux côtés de Louis de Funès, le fait connaître à partir de 1964 d'un très large public.
Il tournera avec Georges Lautner, Michel Audiard, Claude Zidi, Pierre Tchernia, Jean-Marie Poiré. Acteur prolifique, Michel Galabru jouera dans quelque 200 films, dont beaucoup de nanards, mais aussi des films plus ambitieux, où il est dirigé par Jean-Pierre Mocky (L'ibis rouge, Un liceul n'a pas de poche) Luigi Commencini (Qui a tué le chat?), Bertrand Blier (Mon homme, Les acteurs), Claude Berri (Uranus), Luc Besson (Subway) ou Costa-Gavras (Section spéciale). On l'avait vu notamment dans un rôle court mais hilarant dans Bienvenue chez les Ch'tis, le gros succès de Dany Boon en 2008.
Marié à deux reprises et père de trois enfants, Michel Galabru avait publié en 1996 un livre de souvenirs, Je l'ai perdue au 18 (Ed. Harca).
(Voir ci-dessous les vidéos de la scène de l'entrecôte dans Le gendarme à New York en 1965, de la bande-annonce du Juge et l'assassin en 1976, et de la scène avec Kad Merad dans Bienvenue chez les Ch'tis en 2008):
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