"Mistress America" : Woody Allen Junior (VIDEO)
New York, humour juif, dialogues intellos, actrices muses, histoires légères sur le ton de la comédie: le réalisateur Noah Baumbach, 46 ans, est souvent considéré comme l'un des disciples, sinon un des héritiers, de Woody Allen. Nouvelle preuve avec son dernier film, Mistress America (ce mercredi 6 sur les écrans français), bavard mais drôle, intellectuel mais débridé.
Greta Gerwig, 32 ans, sa compagne dans la vie, est une nouvelle fois à l'affiche, trois ans après Frances Ha qui leur avait valu à tous deux une notoriété publique et des éloges critiques. Mais elle se fait voler la vedette par une actrice plus jeune, Lola Kirke.
Celle-ci interprète le rôle de Tracy, une étudiante en littérature dans une université de New York, qui s'ennuie ferme. Ses cours sont tristounets, sa camarade de chambre est désagréable et Tony (Matthew Shear), le garçon qui lui plaît, sort déjà avec Nicolette (Jasmine Cephas-Jones), une jeune fille malade de jalousie.
Alors Tracy décide d'appeler Brooke (Greta Gerwig), sa future demi-soeur: c'est la fille de l'homme que sa mère va bientôt épouser, mais qu'elle ne connaît pas. Brooke, plus âgée qu'elle (elle a la trentaine), mène une vie extravagante à Manhattan et est en passe d'ouvrir un restaurant-bistrot-salon de coiffure-galerie d’art-centre communautaire. Mais quand un des investisseurs du projet se retire, Brooke et Tracy, aidés de Tony et Nicolette, se lancent dans une opération de sauvetage qui les mènera sur des chemins inattendus...
Cela pourrait s'appeler New York, New York. Dans un Manhattan que découvre -enfin, après un semestre morose- l'étudiante Tracy, Noah Baumbach a construit une comédie inspirée, dit-il, de Dangereuse sous tous rapports, After Hours ou Recherche Susan, désespérément, dans laquelle les dialogues, très intellos, sont souvent savoureux mais parfois soûlants. Il y en a un peu trop, la seconde partie du film, volontairement décalée et truffée d'invraisemblances, est nettement moins réussie que le début.
Cette abondance de paroles et d'humour un peu forcé était voulue par Greta Gerwig, qui a co-écrit le scénario avec le réalisateur Noah Braumbach, comme ils l'avaient fait pour Frances Ha, portrait en noir et blanc d'une jeune danseuse en quête d'un foyer. Ce film les a révélés au grand public et à la critique, alors que tous deux ont déjà plusieurs films à leur actif, depuis plusieurs années, mais jusqu'alors assez confidentiels. Depuis Frances Ha, Noah Braumbach a réalisé également While We're Young l'an dernier, avec Ben Stiller et Naomi Watts, là encore comédie new-yorkaise aux dialogues brillants, qui rappelait les angoisses existentielles et l'humour de Woody Allen, mais sans Greta Gerwig au générique.
Grosse différence quand même avec Woody Allen: ses muses, les actrices qui accompagnaient ce dernier dans ses films et dans la vie, à ses débuts (Diane Keaton puis Mia Farrow), n'étaient pas co-scénaristes. Pour Noah Baumbach, c'est différent: il ne joue pas dans ses films, et son actrice principale, Greta Gerwig, au charme fou, participe à l'écriture du scénario. "J’aime travailler avec Greta car elle m’amuse et qu'elle est une source constante d’inspiration. J’ai toujours hâte de lire ce qu’elle écrit", dit le réalisateur. Quel beau couple.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.