"Rampage" : c'est un peu gros (critique)
C'est déjà l'été pour les studios Warner: bien loin du cinéma d'auteur et du Festival de Cannes, ils présentent ce mercredi 2 mai sur les écrans français un film d'action qui ne donnera pas des migraines ou des interrogations existentielles aux spectateurs: Rampage, hors de contrôle.
Tout commence dans un vaisseau spatial, affrété par un laboratoire privé à but très lucratif, Energyne, qui a mis au point une technologie génétique, le CRISPR, permettant de soigner des maladies incurables mais surtout de développer la taille et la résistance des animaux. Pas de chance, sous les assauts d'un rat devenu aussi gros qu'un doberman, le vaisseau explose et des échantillons du CRISPR retombent sur Terre.
L'un d'eux atterrit dans la réserve naturelle de San Diego où un primatologue, David Okoye (Dwayne Johnson), s'est pris d'affection pour un gentil gorille albinos prénommé George, intelligent et farceur, qu'il a recueilli en Afrique à l'âge de 2 ans et à qui il a appris le langage des signes. En contact avec l'échantillon du CRISPR, George se métamorphose: il grandit et grossit à vue d'œil, devient agressif, tue un grizzly, et s'échappe du zoo.
Les ennuis ne font que commencer puisqu'un loup et un crocodile, dans les bois du Wyoming et les étangs de Floride, ont également réceptionné deux autres échantillons du CRISPR et deviennent à leur tour des monstres énormes et ravagent tout sur leur passage (végétation, populations, bâtiments, avions, hélicoptères…).
Mais David, par ailleurs ex-membre des forces spéciales, ne perd pas l'espoir de récupérer George, de le soigner et de le faire revenir à la raison. Il va se lancer à la poursuite de son ami gorille –et, tant qu'à faire, du loup et du croco géants– avec l'aide d'une ancienne chercheuse d'Energyne (Naomie Harris), seule à pouvoir récupérer l'antidote qui mettra fin au développement meurtrier des trois monstres quasi invincibles prêts à saccager la ville de Chicago…
Le film est l'adaptation au cinéma du jeu vidéo Rampage (à voir ici) dans lequel trois créatures titanesques dévastent des villes entières sur leur passage. Pour cette transposition au cinéma les studios Warner ont choisi le réalisateur Brad Peyton, spécialiste des films d'action, qui avait déjà travaillé avec l'acteur Dwayne Johnston dans ses deux derniers films Voyage au centre de la Terre-2 (2012) et San Andreas (2015).
Lire la citique – San Andreas: jamais sans ma faille
"Ce qui m’intéressait, c’étaient les défis et les possibilités que recelait le jeu", explique-t-il. "Le fait que la trame narrative soit si peu développée nous a permis de nous approprier le concept, de créer nos propres monstres, d’aborder les sujets qu’on voulait. On a rendu hommage au jeu avec humour et respect".
Bien sûr le film regorge d'effets spéciaux numériques chaque fois qu'entrent en scène le gorille géant (12 mètres, 8 tonnes), le loup géant (26 mètres, 14 tonnes) et le crocodile géant (68 mètres, 150 tonnes), dans des séquences qui donnent une impression de déjà-vu façon King Kong ou Godzilla.
Côté acteurs humains, l'ancien catcheur Dwayne Johnson donne comme d'habitude l'impression –mais comment fait-il?– d'être encore plus musclé que dans ses films précédents (c'étaient Baywatch: Alerte à Malibu et Jumanji: Bienvenue dans la jungle, l'an dernier). Et ses répliques humoristiques semblent moins efficaces sur les spectateurs que sur le personnage de la jeune chercheuse qu'interprète Naomie Harris, remarquée dans le rôle de Moneypenny dans les deux derniers James Bond.
Lire la critique – Baywatch: Alerte à Malibu: sirènes sexy et beaux gosses musclés
Quant au scénario, il est prometteur au début mais, dommage, il dérape et part dans tous les sens à mi-film, avec notamment le couple de dirigeants d'Energyne caricatural, peu crédible et aussi mal joué qu'une mauvaise série télé, et des scènes d'action dans la dernière heure auxquelles on ne croit plus tant elles sont "hors de contrôle" (c'est le sous-titre du film). Au générique de fin, on constate qu'ils se sont mis à quatre pour concocter ce scénario grassouillet et mal maîtrisé: c'est comme les monstres, c'est un peu gros.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.