"Sunset Song" : portrait d'une femme moderne (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 25 mars 2016 - 21:27
Mis à jour le 28 mars 2016 - 14:35
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Sunset Song Film
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©Rezo Films
Mannequin et top-model, Agyness Deyn interprète son premier grand rôle dans "Sunset Song".
©Rezo Films
Tiré d'un roman écossais de 1932, le film "Sunset Song", qui sort ce mercredi sur les écrans français, raconte l'histoire d'une jeune femme attachée à sa terre natale et qui maîtrise son destin, au moment de la Première guerre mondiale.

Le portrait d'une femme moderne, au temps où il n'était pas facile de l'être: dans l'Écosse du début du siècle, l'héroïne du film Sunset Song (ce mercredi 30 sur les écrans français) se bat pour garder la maîtrise de son destin.

Le film, réalisé par le Britannique Terence Davies, est adapté d'un des best-sellers de la littérature écossaise, écrit en 1932 par l'écrivain Lewis Grassic Gibbon. L'histoire se situe dans la campagne écossaise du comté d'Aberdeen, peu avant la Première guerre mondiale.

Les Guthrie, une famille de paysans, vivent plutôt bien, ni riches ni pauvres, tirant le maximum de leur ferme. Le père (Peter Mullan) n'est pas un mauvais bougre mais il est autoritaire et violent avec ses enfants et se soucie peu de sa femme, qui multiplie les grossesses. Après quatre enfants, celle-ci accouche de jumeaux. C'est trop pour elle et, dans un accès de déprime, elle se suicide en tuant ses deux derniers-nés.

Les quatre autres enfants sont séparés: les deux plus jeunes partent vivre avec leurs oncle et tante tandis que leur soeur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice pour s’occuper de son père -et, après la mort de celui-ci, pour s'occuper de la ferme familiale.

Attachée à sa terre natale, la jeune femme trouve l'amour avec un gentil garçon des environs, ils se marient, ont un enfant, semblent partis pour une vie de bonheur. Mais la guerre va venir menacer cette existence tranquille sur la terre d'Écosse…

Terence Davies a été séduit par le roman de Lewis Grassic Gibbon, qu'il voulait adapter depuis longtemps. "Il s'agit d'un roman sombre et lugubre sur la paysannerie écossaise, sur la terre en général et sur une famille en particulier, les Guthrie, ces fermiers qui subviennent à leur propre existence grâce aux maigres produits de la terre qu'ils cultivent", explique-t-il. "Le roman traite de la puissance et de la cruauté à la fois de la famille et de la nature. La résistance de la terre et le courage de l'âme humaine face aux épreuves nous sont montrés".

Vu comme ça, ce n'est pas très glamour. Mais le film, même s'il parle de la condition féminine, du monde paysan et des malheurs de la guerre, n'est pas triste, ni sombre, ni moralisateur. Il a un petit parfum désuet, classique, délicat, comme les précédents films de Terence Davies, 70 ans, originaire d'une famille nombreuse ouvrière de Liverpool, qui s'était fait connaître en 1988 par son premier long métrage Distant Voices et avait connu son heure de gloire avec deux sélections en compétition au Festival de Cannes en 1992 (pour son film autobiographique The Long Day Closes) et en 1995 (pour La bible de néon).

La bonne surprise de ce joli Sunset Song est son interprète principale, Agyness Deyn, 33 ans, mannequin et top-model, habituée des couvertures de magazines depuis une quinzaine d'années et qui trouve là son premier grand rôle au cinéma, après quelques apparitions dans quelques films ces dernières années.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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