E-sport : l'ESWC, une "vibration spéciale" pour Olivier Morin

Auteur(s)
Lauriane Aveline
Publié le 05 novembre 2015 - 19:06
Mis à jour le 06 novembre 2015 - 11:53
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Olivier Morin e-Sport Paris Games Week
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©Olivier Morin/PGW/Facebook
Olivier Morin a animé la Coupe du monde des jeux vidéo à la récente paris Games Week.
©Olivier Morin/PGW/Facebook
Animateur de la Coupe du monde de jeux vidéo (ESWC) lors de la récente Paris Games Week, Olivier Morin pense qu'avec l’e-sport, "on est aujourd’hui au début d’une ère". Il s'est confié à "FranceSoir".

Olivier Morin, un des acteurs majeurs de la scène de l'e-sport en France, était l'animateur de l'ESWC (Electronic Sports World Cup, la Coupe du monde des jeux vidéo) lors de la récente Paris Games Week. FranceSoir l'a rencontré.

 

- Olivier Morin, qui êtes-vous?

"Je suis animateur de l’ESWC. Je commente des compétitions de jeux vidéo depuis 10 ans pour la Coupe du monde et pour d’autres organisations, et cela fait 4 ans que je suis animateur ici (à la PGW) pour l'ESWC".

 

- L’ESWC prend place à la Paris Games Week chaque année, qu’est-ce que vous pouvez nous dire de l’ambiance de cet événement?

"L’ESWC est toujours un moment magique à la fois pour le public et pour nous, parce qu’on retrouve nos pairs. C’est comme une famille qui se retrouve, on est avec les gens avec qui on aime travailler, dans une ambiance portée par un public qui revient chaque année juste pour suivre la compétition. Ils attendent un an et c’est ce qui crée une vibration spéciale, c’est une forme de communion pour les gamers qui se disent qu’ils ont face à eux les futurs champions du monde, qui parfois sont même français. Cette année, comme les années précédentes, on a mis beaucoup d'enthousiasme et d’envie dans cette édition pour plaire aux gens".

 

- Pensez-vous que l’ESWC soit un événement réservés aux "hardcore gamers", aux joueurs extrêmes?

"Non, ce n’est pas un événement dédié aux hardcore gamers car la façon dont c’est mis en scène, la façon dont c’est commenté et les jeux qui sont représentés élargissent l’éventail de public de l’e-sport et, naturellement, le jeu compétitif s’éloigne du hardcore gamer. Si aujourd’hui l’ESWC est au centre de la Paris Games Week c’est pour s’intégrer dans un contexte familial, grand public, accessible à tous. Au final, les éditeurs de jeux qui nécessitent des connaissances plus poussées et techniques (je pense notamment à Starcraft-II ou League of Legends) ont leurs propres compétitions et événements réservés à leurs joueurs. Ils s’écartent ainsi d’événements comme la Paris Games Week. Naturellement l’ESWC s’intéresse petit à petit à des jeux qui s’adressent plus au grand public".

 

- Quel est le jeu que vous préférez dans ceux représentés à  l’ESWC?

"Pour cette édition 2015, c’est vraiment la compétition League of Legends féminine. J’aime ce jeu, mais j’aime aussi ce qu’ont dégagé ces jeunes femmes sur scène qui n’ont jamais eu cette exposition, qui ont une reconnaissance de leur passion. Elles ont cherché à prouver qu’elles pouvaient jouer aussi bien que les hommes. Elles ont d’ailleurs démontré un niveau de jeu spectaculaire, même de l’avis des commentateurs (Chips et Noi, les commentateurs League of Legends des Championnats du monde, NDLR) qui ont pourtant l’habitude de commenter les parties des meilleurs joueurs du monde".

 

- Just Dance (jeu de rythme et de danse d'Ubisoft) était pour la deuxième année consécutive à  l’ESWC. Qu’est-ce que vous pensez de ce jeu à la limite entre l’e-sport et le sport traditionnel?

"Ce qui est exceptionnel sur Just Dance c’est que, à la fois il faut avoir un esprit de gamer pour jouer au jeu vidéo, comprendre comment le jeu fonctionne et ce qu’il attend du joueur pour faire le meilleur score, et dans un même temps avoir de grandes qualités artistiques et théâtrales pour plaire à un jury qui va juger sur la meilleure interprétation de la chanson. C’est un peu comme une émission de télévision (je pense à Danse avec les stars par exemple) sauf qu’on y a mis cet aspect jeu vidéo. Cela a le mérite de créer le débat entre les fans d’e-sport qui diront que ce n’en est pas, et ceux qui découvrent le milieu et sont enfin face à un jeu qu’ils peuvent comprendre au premier regard grâce à son accessibilité. Just Dance a complètement redéfini les contours de l’e-sport tel qu’on le connaissait. Dans tous les cas il a le mérite d’avoir posé le débat sur la table, un débat qui durera longtemps puis que, finalement, chacun a ses préférences, à l’instar des émissions de télévision ou même des différents sports".

 

- Où voyez-vous l’e-sport dans le futur?

"Ce qui est merveilleux avec l’e-sport, c’est qu’on est aujourd’hui au début d’une ère. Tout reste à construire. À cela s’ajoute le fait que les technologies évoluent et tendent vers la réalité virtuelle, on peut très bien imaginer dans dix ans avoir des compétitions encore plus immersives. Peut-être que demain un FIFA (jeu de football d'Electronic Arts) sera joué avec 11 joueurs que l’on verra bouger sur un terrain comme si on y était. Cela ne remplacera jamais le sport, on a besoin d’être au contact de la réalité, on a besoin de ressentir et d’avoir l’expérience sensorielle du sport. J’espère que dans 30 ans, les deux pourront se compléter".

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