Etienne Mougeotte : "Quand vous êtes à la tête d’un journal comme Le Figaro.. c'est de la presse d’opinion"
Dans un entretien accordé à Paris Match à l’occasion de la sortie de son livre Pouvoirs, l’ancien grand patron de TF1 et du Figaro revient sur sa carrière de journaliste et sur ses affinités politiques.
Une personnalité médiatique incontournable
Patron de TF1, rédacteur en chef du Journal du dimanche puis de Télé 7 Jours, directeur des rédactions du Figaro… Depuis cinquante ans, Etienne Mougeotte joue un rôle déterminant dans le paysage politco-médiatique français.
Aujourd’hui président du groupe Valmonde, qui détient notamment le journal de droite Valeurs Actuelles, Etienne Mougeotte publie aux éditions Calmann-Lévy Pouvoirs, dans lequel il donne un aperçu des arcanes médiatiques et revient sur ses relations, parfois complices, parfois plus tendues, avec les personnalités politiques.
Un rapport ambigu entre médias et pouvoir politique qui débute dès le début de sa carrière de journaliste. Dans un entretien accordé à Paris Match, l’ex-patron de TF1 raconte qu’au début de sa carrière, alors qu’il travaillait à France Inter, sa journée commençait « par une réunion dans le bureau d’Alain Peyrefitte, ministre de l’information ». Aujourd’hui, « la situation est renversée. Ce sont les médias qui mènent la vie dure aux politiques », affirme Etienne Mougeotte.
Le Figaro est « de la presse d’opinion »
Proche de Nicolas Sarkozy, Etienne Mougeotte n’a jamais caché ses amitiés, ni ses inimitiés politiques. Dans Pouvoirs, il évoque longuement les rapports entre presse et politique à ses débuts sous De Gaulle, ainsi que les tensions sous François Mitterrand et Jacques Chirac, alors qu’il était le vice-président du groupe TF1 puis le directeur d'antenne de la chaîne TF1 à partir de 1989.
Interrogé par Paris Match sur la nécessité ou non de faire du journalisme apolitique, Etienne Mougeotte estime que « la question ne se pose pas aussi simplement ». « Quand on est journaliste dans une télévision d’État, être apolitique est un combat. À l’inverse, quand vous êtes à la tête d’un journal comme Le Figaro, vous changez de catégorie. » Selon lui, Le Figaro, dont il a tenu les rênes de 2007 à 2012, est « de la presse d’opinion ». « Être apolitique serait un contresens », juge-t-il.
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