Grève à "L'Equipe" : pour le 2e jour, le journal n'a pas paru ce mercredi
Les salariés du groupe de presse L’Equipe ont reconduit ce mardi 16 le mouvement de grève entamé la veille contre des suppressions de postes, ce qui empêchera la sortie en kiosque du journal pour le deuxième jour consécutif, ont annoncé les syndicats dans un communiqué.
L'intersyndicale a appelé mardi soir à la poursuite du mouvement de grève "en l'absence de réponse satisfaisante" de la direction. Une nouvelle assemblée générale est prévue mercredi à 16 heures.
C'est un coup dur pour le journal qui ne paraîtra pas en kiosques alors qu'il était promis à des ventes record au lendemain du match de Ligue des champions PSG-Chelsea. Une version numérique pourrait toutefois être mise en ligne, de source syndicale.
La majorité du service football du journal a notamment suivi la grève, un fait inédit, selon une source interne. Cela fait plus de 25 ans que le journal n'avait pas connu deux jours de grève consécutifs. Les syndicats de L'Equipe ont lancé lundi un premier appel à la grève, empêchant la sortie du journal mardi, après l'annonce d'un plan de départs au sein de L'Equipe-21, la chaîne du groupe sur la TNT, qui pourrait concerner jusqu'à la moitié de sa rédaction. La majorité des élus du CE de l'Équipe 24/24 (dont dépend la chaîne L'Équipe-21) a également appelé à la grève mardi.
L'Equipe-21, pensée jusqu'ici comme une chaîne d'info sportive, veut changer de stratégie éditoriale. Il y aura prochainement "une modification très sensible de la grille au profit des événements en direct", avait indiqué la direction de L'Equipe lundi matin aux salariés lors d'un comité d'entreprise extraordinaire.
Pour adapter ses ressources "à cette nouvelle ambition éditoriale", le groupe va ouvrir prochainement un plan de départs volontaires et prévenu qu'il allait ramener à 20% des effectifs la part des pigistes et des intermittents.
Ces dispositions concerneraient la moitié de la rédaction (journalistes et techniciens), qui comptait 200 personnes à la saison 2015, un effectif ramené aujourd'hui à 150, selon une source syndicale contactée par l'AFP.
Cette nouvelle réorganisation "s'ajoute aux trois plans sociaux et aux nombreuses réorganisations subis depuis trois ans et demi et qui ont conduit à une réduction drastique des effectifs, ainsi qu'à une dégradation des conditions de travail", déplorent les syndicats dans leur communiqué, demandant la suspension du projet.
Pour la direction, qui prévoit de faire passer le nombre d'employés en CDI de 68 à 75, il s'agit surtout de limiter le recours aux pigistes et aux intermittents, le projet de PSE prévoyant des "mesures d'accompagnement pour les pigistes et intermittents concernés", selon un courriel envoyé aux salariés.
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