Mastectomie : depuis l'opération d'Angelina Jolie, les femmes prennent exemple

L’annonce de la double mastectomie préventive d'Angelina Jolie, en mai 2013, semble avoir influencé de nombreuses femmes, notamment au Royaume-Uni. Selon une nouvelle étude britannique, le nombre d'interventions chirurgicales chez les patientes à risque a bondi en quelques années.

Beaucoup de femmes prennent exemple sur elle. Alors qu'en mai 2013, Angelina Jolie avait annoncé son choix de recourir à l'ablation de ses seins, en raison d'un fort risque de cancer du sein et de l'ovaire, sa décision semble avoir influencé des milliers de femmes dans le monde, notamment au Royaume-Uni. Ainsi, selon une étude publiée dans la revue Breast Cancer, menée par une équipe de chercheurs au sein de l'hôpital universitaire de Manchester, le nombre de doubles mastectomies préventives pratiquées dans leur centre avait plus que doublé entre janvier 2014 et juin 2015. Au total, 83 opérations avaient été effectuées à cette période contre 29 entre janvier 2011 et juin 2012.

Si ce constat pourrait être un simple et pur hasard, les chercheurs ne sont pas de cet avis et tentent de le prouver. Ainsi, comme il faut attendre neuf à douze mois entre la prise de décision et l'opération, l'augmentation constatée début 2014 (soit neuf mois après la révélation de l'actrice) confirmerait, selon eux, "un effet Angelina". "Bien que nous n'ayons pas analysé la motivation des femmes, la corrélation suggère que cette montée en flèche peut être attribuée à +l'effet Angelina", a expliqué Gareth Evans, professeur de génétique clinique et principal auteur de l'étude.

Pris pour exemple, Angelina Jolie, porteuse d'une mutation des gènes BRCA 1, avait 87% de risque de développer un cancer du sein, avec 30% de risques de mortalité et 50% de risque de développer un cancer de l'ovaire. Elle s'est donc également fait retirer les ovaires et les trompes de Fallope pour maximiser ses chances. "Il y avait une petite tumeur bénigne sur l'un des ovaires, mais aucun signe de cancer sur les tissus. J'ai choisi de garder mon utérus, car le cancer à cet endroit ne fait pas partie de mes antécédents familiaux. Il est impossible d'éradiquer le risque, et le fait est que je reste sujette au cancer", avait-t-elle confié au New York Times avant d'ajouter: "je ferais en sorte de trouver une solution pour renforcer mon système immunitaire. Je me sens féminine et sereine dans les choix que je fais pour moi et ma famille. Je sais que mes enfants n'auront jamais à dire: +Maman est morte d'un cancer des ovaires+".

Avec plus de 50.000 nouveaux cas annuels en France, le cancer du sein représente aujourd'hui la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Ainsi, le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les deux ans à partir de 50 ans.