Fusillade de Grasse : le proviseur reçoit la légion d'honneur
Hervé Pizzinat, le proviseur de Grasse blessé en s'interposant face à un élève armé, a dédié sa légion d'honneur à ses élèves et collègues lors d'une cérémonie jeudi dans son lycée en présence de la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem.
"C'est avec beaucoup d'émotion que je reçois cette légion d'honneur. Accordez-moi le plaisir de la dédier à tous les élèves et personnels du lycée Alexis de Tocqueville et au service public dans son ensemble", a déclaré M. Pizzinat après l'hommage rendu par la ministre son "courage exemplaire".
Le 16 mars, un élève du lycée âgé de 16 ans avait fait irruption armé dans l'établissement, déterminé à tuer une dizaine de ses camarades qu'il ne supportait plus, faisant cinq blessés, dont le proviseur touché par balles.
Il a été mis en examen, notamment pour "tentatives d'homicide" et incarcéré, tout comme l'un de ses amis extérieur au lycée et complice présumé dans cette fusillade qui constitue une première en France mais rappelle les tueries commises dans des établissements scolaires aux Etats-Unis depuis les années 1980.
"La balle de 22 long rifle n'a pas atteint le coeur mais le bras, à 15 centimètres près. C'est devant un proviseur vivant que vous êtes rassemblés, et pas devant son cercueil", a plaisanté d'une voix nouée M. Pizzinat, ironisant sur cette distinction "décernée de son vivant et non à titre posthume".
"Un proviseur n'a pour seule arme que sa force de conviction, en toutes circonstances. Je ne pouvais faire autre chose, en ce 16 mars 12H35, que d'essayer d'entamer un dialogue, tenter de raisonner", a-t-il rappelé.
"Cette remise de légion d'honneur, je la vois comme une thérapie, une réparation du traumatisme de tous", a ajouté ce quinquagénaire qui a la réputation d'être jovial et énergique. "Chacun a joué son rôle".
"L'insouciance ne laissera pas place à la méfiance, mais à un peu plus de vigilance (...) La confiance doit rester le maître mot", a-t-il poursuivi avant des remerciements émouvants et très personnels à ses propres enseignants, à commencer par sa maîtresse de maternelle qui le défendait "lorsqu'on (le) traitait de macaroni" à cause de ses origines italiennes.
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