L214 : des images choc pour alerter sur la souffrance animale

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Par AFP
Publié le 09 octobre 2017 - 16:35
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Face aux dénonciations répétées des associations de défense des animaux, les éleveurs de porcs ont d
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© PIERRE ANDRIEU / AFP/Archives
Face aux dénonciations répétées des associations de défense des animaux, les éleveurs de porcs ont décidé d'améliorer les conditions de vie de leurs bêtes
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Poussins broyés vivants, poules couvertes de parasites, moutons écartelés, bovins saignés à vif, porcs asphyxiés: L214, dont deux militants viennent d'être condamnés à une amende, veut secouer l'opinion en diffusant des images tournées en cachette dans des élevages et abattoirs.

- Fondée par deux "végans" -

Fondée en 2008 par Brigitte Gothière et Sébastien Arsac, deux militants "végans", l'association "L214 Éthique & Animaux" (de son nom complet) veut "démontrer l'impact négatif de la consommation de produits animaux" et "nourrir le débat public sur la condition animale".

Cette association qui compte une quarantaine de salariés et un noyau dur d'une dizaine de bénévoles, s'inscrit dans le courant de pensée "antispécisme" selon lequel que l'homme n'est pas une espèce animale supérieure à une autre.

- Article L214 -

Son nom fait référence à l'article L214 du code rural qui stipule que "tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce".

L214 est adepte des campagnes chocs et des images "volées" par des militants infiltrés, tout comme son ainée Peta (People for the ethical treatment of animals) qui s'est fait connaître au début des années 80 aux États-Unis en dénonçant des traitements cruels envers des singes dans un laboratoire du Maryland.

- Images choquantes -

Depuis 2008, l'association a mis en ligne des dizaines de vidéos d'élevages et d'abattoirs. Quelques diffusions marquantes:

- novembre 2014 : des poussins broyés vivants dans un couvoir à Saint-Hernin (Finistère).

- octobre 2015: un cheval apeuré frappé avec un aiguillon électrique, des bovins et moutons reprenant connaissance alors qu'ils sont saignés à l'abattoir municipal d'Alès (Gard) qui fermera temporairement.

- février 2016: des agneaux lancés violemment contre des barrières à l'abattoir certifié bio au Vigan (Gard) qui fermera temporairement.

- mars 2016: un agneau écartelé vivant à l'abattoir intercommunal de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques) qui fermera temporairement. Une inspection des abattoirs en France et un plan pour le bien-être animal seront annoncés, peu après, par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

- mai 2016: des poules pondeuses déplumées, couvertes de poux dans un élevage intensif à Chaleins (Ain) qui fermera définitivement.

- juin 2017: des porcs agonisant lors de leur asphyxie au gaz CO2 à l'abattoir de Houdan (Yvelines).

- Actions en justice et pétitions -

L214 a mené plusieurs actions en justice contre des abattoirs ou élevages pour mauvais traitements ou actes de cruauté envers animaux.

L'association a aussi lancé de nombreuses pétitions: contre l'abattage sans étourdissement préalable, contre l'abattage des vaches qui attendent des petits, contre le gazage des cochons au CO2, etc.

Elle a, à son tour, été visée par des actions en justice de propriétaires d'abattoirs et d'élevages. La dernière en date concerne l'intrusion de deux militants dans l'abattoir de Houdan, pour laquelle ils ont été condamnés lundi à une amende de 6.000 euros, dont 5.000 avec sursis, pour "violation de domicile".

- Eleveurs critiques -

Les syndicats agricoles sont les principaux détracteurs de L214. Patronne de la FNSEA et éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, Christiane Lambert reproche à l'association son "prosélytisme" anti-viande, des "montages" vidéo qui "ne montrent que ce qui ne va pas" et une attitude "stigmatisante" vis-à-vis d'éleveurs déjà sous forte pression.

Le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel dénonce, lui, une association "enfermée dans une idéologie complètement déconnectée de ce que peut être la réalité des éleveurs".

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