La frappe américaine aurait détruit "20%" des capacités aériennes syriennes

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 10 avril 2017 - 22:43
Mis à jour le 11 avril 2017 - 04:30
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Les Etats-Unis ont affirmé avoir cloué au sol 20% de l'aviation syrienne dans leur bombardement de la semaine dernière, et averti de nouveau le régime de Bachar Al-Assad de ne pas procéder à de nouvelles frappes chimiques.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis et le porte-parole de la Maison Blanche ont lancé ces nouvelles mises en garde à la veille d'une visite du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson en Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad.

M. Tillerson se rendra à Moscou mardi après son passage à Lucques (Italie) lundi et mardi pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, qui tente de faire pression sur la Russie pour une relance du processus politique en Syrie.

Moscou et Téhéran, autre allié de Damas, ont menacé Washington de "réagir fermement" à toute nouvelle "agression contre la Syrie", après la frappe américaine de 59 missiles Tomahawk contre une base aérienne syrienne.

Le chef du Pentagone Jim Mattis a souligné lundi que la frappe avait "endommagé ou détruit 20% des appareils opérationnels de la Syrie".

Et "les Etats-Unis ne resteront pas passifs quand Assad tue des innocents avec des armes chimiques": la Syrie "serait mal avisée d'utiliser à nouveau des armes chimiques".

Le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer est allé encore plus loin en laissant entendre que l'utilisation de "barils d'explosifs", une arme redoutée du régime, serait désormais elle aussi une limite à ne pas franchir.

"Si vous gazez un bébé ou lâchez un baril d'explosifs sur une personne innocente, vous verrez une réaction de la part de ce président", a-t-il menacé.

- Message pour la Russie -

Mais un responsable anonyme de la Maison Blanche a corrigé le tir ensuite, revenant en arrière sur les barils d'explosifs.

"Rien n'a changé" dans la position officielle américaine, mais "comme le président l'a répété souvent, il ne préviendra pas à l'avance de ses réponses militaires", a-t-il dit.

Donald Trump s'est entretenu lundi sur la Syrie avec Theresa May et Angela Merkel, lors de conversations téléphoniques séparées. Les dirigeantes britannique et allemande ont fait part de leur soutien à la frappe américaine de jeudi et "se sont accordées avec le Président Trump sur l'importance de faire rendre des comptes au président Bachar al-Assad", selon un communiqué de la Maison Blanche.

A Lucques, les discussions se poursuivront mardi matin, avant une conférence de presse à la mi-journée.

L'hôte de la réunion, le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, a convoqué une réunion spéciale sur la Syrie tôt mardi matin, élargie à la Turquie, aux Emirats arabes unis, à l'Arabie saoudite, à la Jordanie et au Qatar.

Le ministre italien s'est entretenu par téléphone avec son homologue iranien, lui demandant d'user de son influence sur le régime syrien pour éviter de nouvelles attaques contre des civils.

Le chef de la diplomatie ministre britannique, Boris Johnson, a lui souhaité que M. Tillerson reparte de la réunion du G7 avec un "message clair et coordonné" pour la Russie.

De son point de vue, il s'agit de faire pression pour que Moscou cesse de soutenir M. Assad, qui est "maintenant toxique dans tous les sens du terme".

- Crimes contre des innocents -

Pour cela, M. Johnson a évoqué auprès des médias britannique à Lucques la possibilité de sanctions "contre des responsables de l'armée russe impliqués dans la coordination des opérations syriennes et ainsi contaminés par le comportement atroce du régime Assad".

Arrivé dimanche soir en Italie, Rex Tillerson a rencontré en tête à tête lundi ses homologues japonais, britannique et français, avant la première table ronde à sept (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie) dans l'après-midi.

Quelque 200 personnes ont manifesté autour du centre historique de Lucques interdit aux voitures et quasiment vidé de ses touristes en raisons des mesures de sécurité, pour dénoncer le G7 derrière une banderole proclamant: "Vos guerres, nos morts, chassons les patrons du monde".

Dans la matinée, plusieurs des ministres ont participé à une cérémonie du souvenir à Sant'Anna di Stazzema, un village près de Lucques où 560 civils ont été assassinés par des soldats nazis en août 1944.

"Nous nous engageons une nouvelle fois à faire en sorte que tous ceux qui commettent des crimes contre des innocents partout dans le monde aient à rendre des comptes", a promis M. Tillerson à cette occasion.

La frappe américaine dans la nuit du 6 au 7 avril était en réponse à une attaque chimique imputée au régime syrien, qui a fait 87 morts deux jours auparavant à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.