La Grèce et ses créanciers espèrent un compromis pour éviter une crise

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Par AFP
Publié le 15 juin 2017 - 09:10
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Après des mois de désaccords et des retards à répétition, les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, espèrent s'entendre jeudi à Luxembourg sur le versement d'argent frais à Athènes, qui écarterait le risque d'une nouvelle crise.

Les discussions entre les 19 ministres des Finances des pays ayant adopté la monnaie unique --l'Eurogroupe-- en présence de la directrice générale du FMI Christine Lagarde, s'annoncent longues et difficiles.

Objectif: relancer le troisième plan d'aide à Athènes de 86 milliards d'euros signé en juillet 2015, mais qui patine depuis des mois, et permettre enfin le versement d'une nouvelle tranche d'aide au pays.

"On y arrivera jeudi, vous verrez", a promis mardi le très influent ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, lors d'une interview à Bloomberg.

Mais la Grèce, furieuse que ce déboursement puisse s'effectuer sans engagement des Européens sur un allègement de sa dette, a déjà laissé entendre qu'elle pourrait bloquer l'accord.

"Une absence d'accord (...) créerait un vide et un trouble", a prévenu mardi dans Le Parisien le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. "Ne jouons pas avec le feu !", a-t-il insisté, appelant les partenaires d'Athènes à "prendre leurs responsabilités".

Depuis des mois, l'équation reste la même: l'Allemagne exige que le FMI participe financièrement au plan d'aide, mais celui-ci ne veut pas le faire sans engagement des Européens à alléger la dette grecque (179% du PIB)... ce que Berlin refuse d'imaginer avant les législatives de septembre.

Pour parvenir à un compromis et permettre à la Grèce de rembourser plus de sept milliards d'euros de créances urgentes en juillet, le FMI semble prêt, cette fois-ci, à temporiser sur ses exigences.

- Proposition des Français -

Concrètement, il donnerait son "accord de principe" à sa participation au plan d'aide, acceptant de renvoyer à plus tard les discussions sur la dette, afin de satisfaire l'Allemagne. Mais il ne débourserait pas un centime tant qu'un allègement n'aura pas été formellement accordé par les Européens.

Un compromis jugé inacceptable par la Grèce, qui craint que sans réaménagement de sa dette, son retour sur les marchés d'emprunt soit retardé.

"Si Schäuble ne change pas de position, et il n'y a pas jusque-là de signal en ce sens, il n'y aura pas de solution à l'Eurogroupe", a affirmé une source gouvernementale grecque à l'AFP.

"La Grèce a mené, au cours des deux dernières années, plus de réformes que l'ensemble des pays européens réunis", a insisté mercredi le Premier ministre grec Alexis Tsipras dans une tribune publiée dans les quotidiens Le Monde et Die Welt.

"Nous avons fait ce qui nous incombait et (...) nous attendons que nos créanciers en fassent de même. Qu'ils respectent les règles qu'ils ont eux-mêmes écrites. Qu'ils respectent mon pays", a-t-il ajouté, dans un plaidoyer pour un "réaménagement de la dette" grecque.

Dans l'espoir d'assouplir les positions de chacun, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, proposera à l'Eurogroupe de subordonner des mesures d'allègement de la dette aux performances économiques de la Grèce.

M. Tsipras y est favorable. Reste à convaincre les Allemands.

En cas d'échec à l'Eurogroupe, la Grèce demandera à ce que la question de la dette soit portée au niveau des chefs d'Etat, en marge du sommet européen qui doit se tenir les 22 et 23 juin à Bruxelles, selon une source gouvernementale grecque.

Les ministres de la zone euro feront tout pour éviter un tel scénario, qui rappelle la crise de 2015, où la possibilité d'un "Grexit" avait été envisagée.

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