L'état de santé de Tariq Ramadan compatible avec sa détention
L'état de santé de Tariq Ramadan est compatible avec son maintien en détention, selon l'expertise médicale ordonnée par la justice pour statuer sur sa demande de remise en liberté, a appris lundi l'AFP de sources proches du dossier.
L'islamologue a été mis en examen pour viols le 2 février et écroué à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). La cour d'appel de Paris, devant laquelle il contestait ce placement en détention provisoire, avait ordonné jeudi cette expertise et a renvoyé sa décision à jeudi prochain.
Les deux pathologies évoquées chez M. Ramadan, dont une sclérose en plaques, "ne peuvent être considérées comme certaines au jour de la présente expertise", réalisée jeudi juste après l'audience devant la chambre de l'instruction, selon le contenu de cette expertise rapporté par les sources proches du dossier.
Le médecin souligne également dans son rapport "la nécessité d'un bilan neurologique complet et sérieux qui n'a pas été fait depuis les années que semblent durer les troubles allégués", ont ajouté ces sources.
En l'état, l'expert médical conclut aussi que les pathologies en question ne peuvent s'aggraver brutalement et "ne peuvent pas engager à court ou plus long terme le pronostic vital".
Une des sources proches du dossier a affirmé que cette expertise avait "duré 15 minutes". Elle contredit des attestations fournies par des médecins suivant de longue date le théologien musulman, et affirmant la réalité des maladies dont il dit souffrir.
Un autre examen, réalisé mardi 13 février par un médecin généraliste de la prison, avait jugé l'état de santé de Tariq Ramadan "incompatible avec la détention".
M. Ramadan a été hospitalisé vendredi soir au Centre hospitalier sud-francilien à Corbeil-Essonnes.
Il s'y trouvait encore lundi mais son état "s'est dégradé ce jour et il a été admis aux urgences", a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.
Dans cette affaire, deux femmes ont porté plainte fin octobre contre cet intellectuel controversé. Une information judiciaire a été ouverte et confiée à trois juges d'instruction.
Depuis le début de cette affaire, qui a suscité de vifs débats en France entre ses partisans et ses détracteurs, M. Ramadan conteste les accusations portées contre lui pour des faits qui auraient eu lieu le 9 octobre 2009 à Lyon et en mars-avril 2012 à Paris.
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