L’Allemagne enseigne le secret du bonheur à l'école
Il a été scientifiquement prouvé que le bonheur, défini par un niveau élevé de bien-être psychologique associé aux compétences nécessaires à la vie, a un effet positif et durable sur la résilience, l'espérance de vie, la capacité d'apprendre, le mode de vie et la satisfaction de vivre. Pour inculquer ce bonheur à l'école, l’Institut Fritz Schubert de Heidelberg en Allemagne a mis en place des séminaires de douze week-ends pour former des professeurs à l'enseigner. L'objectif est de renforcer la personnalité des élèves, de leur permettre de mieux connaître leurs propres forces, pour qu’ils puissent finalement agir de manière plus autonome dans leur vie.
Des formations pour devenir coachs en développement personnel
Depuis 2009, cette formation pour être “professeur de bonheur” a séduit près de 2 000 enseignants allemands. L’Autriche et la Suisse ont suivi le mouvement et ont mis en place des “cours de bonheur” dans leurs écoles. Cette formation continue est conçue avec une équipe d'éducateurs, de médecins et d'entraîneurs sportifs, pour apporter une culture d'enseignement et d'apprentissage différente dans les écoles. Selon la brochure de la formation, pour “apprendre” le bonheur, il est nécessaire de mettre en place une auto-réflexion consciente, suivie d'un développement personnel continu, souvent difficile. Lors des cours, les enseignants sont amenés à découvrir l’orientation vers le bonheur à travers l'action et la vie pratique. L’objectif est de montrer la voie vers le développement d’une estime de soi stable et une efficacité personnelle accrue, pour améliorer les compétences sociales et personnelles.
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Une méthode d'enseignement transversale
Le quotidien allemand “Frankfurter Allgemeine Zeitung” (FAZ) a enquêté sur les résultats de l’enseignement d’une telle “matière” en milieu scolaire. À travers des exercices comme le "Bazar des faiblesses", les élèves apprennent à combler leurs faiblesses et à les utiliser comme des opportunités.
Mais les élèves ont-ils besoin d’une matière scolaire spécifique pour apprendre le bonheur, ou cela devrait-il être une méthodologie transversale à toutes les matières ? Pour certains enseignants ayant suivi la formation, même si l’on ne propose pas ensuite un cours officiel, on peut aussi intégrer cette philosophie dans les cursus habituels.
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"Je me connecte avec les enfants d'une manière complètement différente aujourd'hui - parce que nous parlons de sentiments", déclare une maîtresse de primaire. Et d'ajouter : "Plus la relation entre les enfants et les enseignants est bonne, plus ils se sentent à l'aise, mieux ils apprennent et bénéficient du contenu." Angela Wanke Luft, interviewée par le FAZ, explique : "Pour moi, le bonheur à l’école signifie percevoir les enfants comme de vraies personnes, dans toutes les matières, et être moi-même personnellement présente avec eux."
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