5 conseils pour bien parler en public
Certains l'ont dans le sang, comme les hommes politiques, mais la plupart redoutent cette situation: parler devant un public. Voici cinq conseils pour se mettre à l'aise et faire passer le message.
> Connaître son public
Pour éviter toute bévue, un homme politique ne s'adressera jamais de la même façon et n'utilisera pas les mêmes mots devant ses partisans que lors d'une interview médiatique. Connaître son public est primordial pour faire passer son message. C'est ce qu'estime Jean-Louis Chenin, spécialiste en communication orale et direction de Medialectic, cité par L'Express. Avant de prendre le micro, l'orateur doit se poser des questions basiques, mais primordiales. Exemples: "A qui je m'adresse?", "Quel est l'état d'esprit du public, quelles sont ses attentes, ses motivations, ses craintes, son niveau d'information?", "Quel est l'objectif de mon intervention?", ou encore "Quelle est ma stratégie pour atteindre mon objectif?". En répondant à ces questions, le discours sera forcement mieux construit en respectant deux impératifs: concision et pédagogie.
> Etre passionné par son sujet
Noémie Mermet, gagnante en 2013 du concours Ma thèse en 180 secondes, là où les doctorants doivent présenter leur sujet de recherche devant un auditoire, a expliqué au journal Le Monde que la passion de l'orateur pour son sujet doit absolument se faire ressentir. "Quand les étudiants ne sont pas passionnés par leur sujet, c'est marqué sur leur front", révèle-t-elle. Thierry Destrez, coach en communication orale et directeur de la société Avant-Scène, propose une solution pour faire dégager cette dynamique nécessaire pour séduire: ne pas rédiger son texte. Cela permet de moins regarder son texte, et donc plus son public qui, lui, remarquera de l'envie et une certaine confiance en soi chez l'orateur.
> Montrer sa confiance
Attention, montrer sa confiance ne veut pas dire forcément être en confiance. Le but est de faire croire au public que l'on ne craint rien (même si, pour la plupart, un stress intérieur naturel s'impose). Pour réussir ce travail subtil, plusieurs stratégies sont à disposition. Comme mentionné plus haut, regarder son public s'avère indispensable. Elever sa voix aussi, indique Jean-Jacques Lapierre. "On ne parle jamais assez fort", remarque le coach et directeur de la société A portée de voix. "Parler plus fort oblige à mettre plus d'expressivité -vecteur de conviction- dans la voix", explique-t-il à L'Express. Elever sa voix, oui, sans pour autant crier. Il s'agit plutôt de moduler sa voix (quels mots mettre en valeur, et où mélanger les silences), d'articuler, et surtout ne pas oublier le travail des gestes, obligatoire pour se faire remarquer (et donc se faire entendre). Il faut "bien se placer, relâcher ses épaules, mettre son buste droit, et respirer en gonflant son ventre", assure Brouillard de Vresse, avocate. En appliquant ces consignes, le confiance -qui n'était peut-être pas là avant- s'installera progressivement, que l'on s'en rende compte ou pas.
> Voir au-delà de son sujet
La partie la plus difficile d'une présentation orale n'est pas le discours en lui-même, mais les questions qui suivent. Un peu comme un homme politique qui vient de faire ses annonces sur un sujet en particulier, et doit désormais se confronter aux interrogations des journalistes. Alors certes, l'audience -contrairement aux médias- n'aura pas comme but de piéger l'orateur, mais peut le déstabiliser en posant des questions qui sortent un peu du sujet. Pour cela, il faut anticiper toutes les questions possibles, et voir au-delà de sa présentation. Par exemple, un étudiant présente un nouveau produit qu'il connaît du bout des doigts. Sauf qu'il oublie son prix élevé, et un observateur lui demande: "Mais qui va acheter ce produit alors que nous sommes en temps de crise?". Si l'orateur n'a pas anticipé cette question, de longues secondes de silence feront douter le public, qui perdra confiance. En revanche, s'il a prédit cette question avant de prendre la parole, il pourrait répondre sans hésiter: "Mon produit ne vise que les classes supérieures qui, en ce temps de crise, continuent de bien vivre". Ou encore: "Selon des experts (en citant des noms, bien entendu), cette crise sera oubliée dans quelques mois".
> Relativiser et arrêter la paranoïa
"Rien de grave ne peut vous arriver. Après tout, nous vivons dans un monde civilisé. Vous ne serez pas jeté dans la cage à lions". Volker Andresen, expert allemand reconnu en communication et auteur du livre Bien parler en public, a livré ses conseils sur YouTube, qui portent surtout sur la dédramatisation. Pour lui, l'objectif d'un discours n'est pas d'être parfait, mais de faire passer son message. Ensuite, certains craignent d'être mal perçus car ils se sentent comme le centre d'attention. Volker Andresen, lui, estime que la plupart des gens sont "gentils", "contents de vous voir" et "espèrent votre succès". Enfin, même si la séance se passe mal, que peut-il vous arriver de pire? A part une dizaine de minutes où, peut-être, une partie du public grimacera et soupirera, la séance sera de toute façon rapidement oubliée. D'ailleurs, à part un discours d'un grand chef d'Etat qui marque à vie, la majorité des prises de parole s'évaporent aussitôt des esprits...
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