Chronique du harcèlement ordinaire : "Paye ton taf", le site qui répertorie les remarques sexistes et machistes au travail
On connaissait déjà "Paye ta shnek" le site qui répertoriait les remarques sexistes et blessantes que peuvent subir les femmes dans la rue ou encore la plateforme "Chair collaboratrice" pour témoigner du machisme en politique.
Un nouveau recueil de comportements affligeants, crée per Anaïs Bourdet, la graphiste freelance à l'origine de "Paye ta shnek", compile tous les témoignages de harcèlement sexuel dans le monde du travail. Il s'intitule "Paye ton taf". Et le moins que l'on puisse dire c'est que 24h (le lundi 21 novembre) après son lancement, le site regorge déjà de très nombreuses remarques sexistes et misogyne.
Petit florilège de la vulgarité ordinaire:
"Ramasse ou je te viole.(…) Bah voilà, t’es beaucoup mieux à quatre pattes! Là au moins tu sers à quelque chose!" Paris - sur mon lieu de travail, je suis hôtesse dans un palace. C'est ce que m'a ordonné mon patron, alors qu'il venait de faire tomber volontairement son stylo par terre. J'ai bien évidement réagi en conséquence face à cet homme charmant, et ai eté mise à la porte 3 jours après.
"Arrête de mettre des jeans comme ça, j’vais finir par te violer" Le Mans - par mon supérieur hiérarchique.
"Si elle avait mis une photo sur son CV, je ne l’aurais pas embauchée".La Rochelle — mon patron en parlant d'une de mes collègues réceptionnistes
"Tu es féministe? Lol, t’es une gouine". Strasbourg. J’étais en CDD, j’avais un collègue qui me faisait constamment des compliments lourds, jusqu’au moment où il a commencé à faire exprès de me frôler (frotter). J’en ai parlé à ma direction, pour ma "sécurité" ils n’ont pas reconduit mon contrat vu que cet homme était en CDI…
"On peut bien faire ça pour ton 95C". Sarcelles — le DRH, au sujet d'une prime salariale qui devait être régularisée
"J’aimerais tellement te prendre en levrette et tirer violemment sur ta longue queue de cheval". Grenoble — Un collègue, bien plus âgé, me dit tranquillement cela avant de commencer le service du midi. J'avais 18 ans.
"Il y a des phrases extrêmement crues. On retrouve très souvent la menace du viol en filigrane avec la tentative de justification par de l'humour" a expliqué à L'Express Anaïs Bourdet. Et d'ajouter à Buzzfeed: "ça permet également de poser un constat et de montrer que tous les milieux sont concernés et que le sexisme n’est pas l’apanage des hommes pauvres, mais qu’on le retrouve aussi dans les sphères sociales les plus élevées".
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