Emballages cancérogènes : Foodwatch distribue les bons points et les blâmes à la grande distribution et aux marques
L'ONG Foodwatch a salué ce mardi 29 les engagements pris depuis un an par la grande distribution française pour réduire la contamination d'aliments par des dérivés d'hydrocarbures potentiellement cancérogènes, tout en appelant le gouvernement à agir pour mieux protéger les consommateurs.
"Des acteurs majeurs comme E. Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Système U, et Casino ont enfin pris un engagement clair pour lutter contre la contamination de leurs produits par des substances qui peuvent notamment causer le cancer. Ils représentent à eux seuls plus de 84% des parts de marché de la grande distribution" indique un communiqué de Foodwatch diffusé mardi matin.
Foodwatch épingle le distributeur Auchan, le groupe Nestlé et la marque Uncle Ben's qui "reconnaissent le problème et prennent de premières mesures, mais doivent aller plus loin".
L'ONG dénonce les groupes agro-alimentaires Panzani, qui commercialise les couscous Regio, les marques Ferrero et Lustucru et la marque de chocolat en poudre Van Houten qui "ne daignent même pas répondre aux inquiétudes des consommateurs".
En octobre 2015, Foodwatch avait créé une vive émotion en France en publiant les résultats d'une étude montrant que 60% des aliments de grande consommation testés (riz, céréales, lentilles, couscous, pâtes), notamment beaucoup de marques de distributeurs, étaient contaminés par des huiles minérales aromatiques, potentiellement cancérogènes, et mutagènes, notamment via leurs emballages.
Deux catégories d'huiles sont mises en cause, des MOAH, substances volatiles qui migrent notamment des emballages carton vers les aliments (mineral oil aromatic hydrocarbons), suspectées d'être cancérigènes et mutagènes et les MOSH (mineral oil saturated hydrocarbons).
Aucune réglementation n'existe en France sur les quantités acceptables de ces huiles minérales dans les produits alimentaires. Dans un rare salut à la grande distribution, Foodwatch juge "encourageant" que "de grands groupes s'engagent enfin à stopper la contamination des aliments par les hydrocarbures".
"Mais sur une question de santé publique de cette importance, il n'est pas acceptable de s'en remettre uniquement au bon vouloir des industriels" indique la directrice générale de Foodwatch France, Karine Jacquemart.
L'ONG, fondée par un ancien de Greenpeace, suggère de rendre obligatoire la protection des aliments dans tout le secteur agro-alimentaire. Elle lance avec le réseau environnement-santé une pétition (contamination.foodwatch.fr) adressée à quatre ministres, Martine Pinville (Consommation), Michel Sapin (Economie), Marisol Touraine (Santé) et Ségolène Royal (Environnement).
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