"Osez le féminisme" à l'assaut du "manspreading" dans le métro
Laisser son siège à une personne âgée ou à une femme enceinte, limiter le volume de sa conversation ou de sa musique, des marques de savoir-vivre (pas toujours respectées) qui sont aussi des règles à suivre dans les transports en commun.
Une autres s'est invitée depuis peu dans les rames et bus de plusieurs métropoles comme New York, Séoul, Tokyo et depuis peu Madrid: l'interdiction du "manspreading". Ce néologisme anglais allie "man" (homme) et le verbe "spread" (s'étendre). Il correspond au fait pour un homme de s'assoir les jambes écartées, et donc sans considération pour ses voisins, et surtout ses voisines en l'occurence.
Car c'est aussi un autre aspect de cette position qui a conduit à son interdiction: son caractère jugé machiste, du moins par certaines associations féministes. C'est en effet à la suite d'une pétition des Mujeres en lucha (femmes en lutte) que la mairie de Madrid a décidé d'engager une campagne de sensibilisation dans les transports.
Un exemple qu'a décidé de suivre le collectif français "Osez le féminisme" pour qui cette pratique n'est pas seulement impolie envers la personne assise à côté. "Cet agissement est symptomatique d’un système patriarcal dans lequel les hommes font à chaque instant preuve de leur domination. L’appropriation de l’espace signifie aux femmes qu’elles y sont indésirables, c’est une première étape du continuum des violences qui s’exerce contre nous dans l’espace privé comme public", juge l'association qui surnomme le manspreading "syndrome des couilles de cristal".
Soutien à la journaliste @LenaBred pour sa dénonciation du #manspreading. Les transports en commun doivent aussi être partagés à égalité !!! pic.twitter.com/VT8rtI50oz
— Hélène Bidard (@Helenebidard) 15 juin 2017
Suite à la réaction de la RATP qui, interrogée par 20 Minutes, a déclaré ne pas avoir de retour de la part d'usagers sur le phénomène, "Osez le féminisme" invite les femmes à contacter la régie des transports parisiens et à prendre des photos dans les transports, livrant même un modèle de lettre type.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.