Emmanuel Macron au Défi de la Vérité
EDITO - Je n’ai pas écouté le dernier discours du président en temps réel car j’ai passé en revue la foule d’évènements de ces dernières semaines, considéré ce qui se passait à l’étranger (USA, Brésil, Sénégal, Chine, Maroc), après m’être interrogé sur ce que la marche des libertés sous-tend de fondamental ou le nouveau décret limitant la liberté d’expression des médecins, alors que la défiance des Français envers la vaccination n’a jamais été aussi élevée. J’ai aussi une nouvelle fois observé la violence verbale sur les réseaux sociaux, les uns et les autres se livrant une bataille psychologique sans fin, dans laquelle ils se renvoient des arguments, dont la portée est avant tout évaluée au nombre de « like » obtenus. C’est une guerre de tranchées où les soldats échangent virtuellement, alors que nous prônons la liberté de nous rapprocher humainement.
Cet affrontement sans fin nous oblige à un constat : nous sommes divisés et le vieux proverbe du 18e siècle « l’union fait la force » prend cruellement tout son sens. Alors qu’il faudrait se rassembler, nous nous déchirons sans fin.
Au moins de temps à autre, il est bon de s’écouter les uns les autres, ne serait-ce que pour critiquer les idées de la personne en face. Fort heureusement, tout est rarement à jeter en bloc dans une prise de position. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Mais ce n’est pas là ce qui forme une nation.
Et si nous trouvions précisément une solution dans l’avant-dernier discours du président Macron ? Le président y a en effet plusieurs fois parlé de "bon sens". Dans son allocution du 24 novembre, il nous a dit que : « Nous devrions nous en remettre au savoir et à la science. Ne jamais céder au complotisme, à l’obscurantisme, au relativisme. »
Tout d’abord, si les Français ont donné leur confiance à Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle, c’est effectivement pour qu’il soit le garant de cette absence de complotisme, d’obscurantisme et de relativisme. Mais aujourd’hui, après dix mois de gestion de la crise de la Covid-19, les Français ne peuvent qu’être d’accord avec lui sur les notions de complotisme et d’obscurantisme, pas sur celle du relativisme…
Qu’a-t-il voulu dire par relativisme ? La discussion est ouverte pour savoir si la connaissance est absolue (transcendante) ou relative à l’humain. Y a-t-il absence de relativisme quand la réponse à l’épidémie dépend de décisions prises dans le secret d’un Conseil de défense ?
Nous devrions tous être d’accord avec le vieux proverbe latin : « La charge de la preuve incombe à celui qui affirme. » Tout prendrait pleinement son bon sens si la preuve nous était donnée. Rappelons qu’en plus dans la démarche scientifique, la charge de la preuve incombe à celui qui énonce une nouvelle théorie, qui avance une hypothèse.
À ce jour, on ne peut pas dire que votre gouvernement et les autorités sanitaires aient agi dans ce sens : l’obscurité a primé dans bien des décisions, et que dire du relativisme quand l’analyse bénéfice/risque des diverses mesures et communications relève d’éléments qui semblent arbitraires ou sur-précautionneux, générant beaucoup d’incompréhension. Qui manque ici de relativisme ?
Les erreurs répétées génèrent aujourd’hui de multiples questions et une perte de confiance croissante des Français dans la parole de l’autorité. Ils attendent des preuves.
Ne les voyant pas venir, un sentiment contraire au principe du droit se renforce, c’est-à-dire précisément l’inversion de la charge de la preuve.
Le relativisme devrait être un juste milieu présidant à la prise de décision. Or, les décisions ne sont plus débattues à l’Assemblée nationale et sont enfermées dans ce Conseil de défense dont on ne connaît ni les membres, ni les analyses factuelles sur la base desquelles sont décidées les mesures imposées à l’ensemble des Français.
Le président Macron, devant ces faits qui peuvent pousser certains à imaginer le complot, complot que nous combattons tous dans le respect de notre démocratie, doit au peuple de mettre son gouvernement au « défi de la vérité ». Ce défi sera de lever l’obscurité sur bien des mesures, des analyses, des éléments de langage et de communication. Le président de la République française est le garant des valeurs de la nation.
Dans le cas où l’on nous opposerait que « toute vérité n’est pas bonne à dire », nous rappellerions que la charge de la preuve incombe au gouvernement et que si l'intérêt de la nation prévaut dans cette crise sanitaire, la santé des Français aussi.
En conséquence, il est plus qu’essentiel que le président laisse place à la preuve dans une transparence totale en demandant au gouvernement de rendre public tous les éléments factuels en leur possession pour la prise de décision.
Sur ce virus, que savait le gouvernement, les diverses autorités sanitaires et l’administration en janvier, avant la réunion de l’ONU ?
Qu’a dit Mme Buzyn avant de partir ?
Quelles sont les notes qui ont été adressées aux divers ministères ?
Quels sont les modèles de Cauchemez, Fontanet et Ferguson qui ont été utilisés pour la prise de décision lors du premier confinement ? La validation et la calibration de ces modèles ont-ils été faits ?
Comment le Conseil scientifique a-t-il été nommé ? Quelles mesures sur l’identification des liens d’intérêts ont été prises ?
Quels contacts ont été établis avec les pays dans lesquels l'épidémie avait de l’avance ? Quelles leçons ont été tirées de leur expérience ? Quelles notes existent à ce sujet ?
Sur les divers traitements, quelles furent les raisons intrinsèques du classement de l’hydroxychloroquine sur la liste des substances vénéneuses en novembre 2019, signé par la ministre en janvier 2020 ? Comment se fait-il que le Comité scientifique ou les autorités sanitaires ne reprennent pas les études et expériences d’autres pays dans l’évaluation des traitements ? Quel est le rôle du laboratoire Sanofi dans cette action ? Pourrait-il y avoir un lien avec leur produit en développement, le SARILUMAB de Sanofi Genzyme, vendu à 800 €, soit 40 fois plus cher que le Plaquenil ? Comment se fait-il que le combat de science ait été restreint à deux ou trois traitements ? Comment se fait-il que le Plaquenil, pour lequel on apprend qu’il n’y avait que 300 000 boîtes disponibles en France, aurait été enlevé dans un principe de précaution car il y avait un risque de carence, pendant que l’armée importait de la chloroquine en fûts et que le Brésil recevait deux millions de cachets des États-Unis ? Serait-ce donc juste un problème logistique ?
Sur la liberté de prescrire, il faudra faire la lumière et surtout présenter le relativisme de l’intérêt pour les patients d’interdire aux médecins de prescrire alors qu’eux-mêmes sont détenteurs « du droit d’ordonnance ».
Comment se fait-il que le gouvernement ait mis en place une stratégie dans laquelle le doliprane et le célèbre “restez à la maison et appelez le 15 en cas de problème” ont primé sur le bon sens d’améliorer les défenses immunitaires avec la vitamine D, la vitamine C et le zinc, malgré les études publiées et l’expérience de plusieurs pays ? Et quid de l’ivermectine dont personne ne parle alors que ce traitement a montré une efficacité importante en phase précoce ?
Comment se fait-il que nos instances sanitaires utilisent comme règle d’or des méthodes qui sont décriées en pleine pandémie, comme les essais randomisés ? Elles ne font pas la transparence sur les données, malgré les engagements pris par le président et le ministre des Solidarités et de la Santé. Aucune preuve n’a été fournie qui puisse être indépendamment validée en toute transparence.
Comment se fait-il que l’étude britannique Recovery soit utilisée comme référence dans la décision sanitaire pour les Français alors qu’aucune expertise tierce n’a été mandatée et que le dosage utilisé est considéré toxique par certains experts, à commencer par notre autorité du médicament ? La souveraineté sanitaire des Français serait-elle remise entre les mains des Anglais ?
Comment le gouvernement explique-t-il le fiasco sur les masques en mars et le revirement de doctrine pour passer ensuite à une situation extrême avec le masque pour tous obligatoire partout ?
Comment se fait-il que l’on évoque le vaccin (qui est une décision lourde de conséquence pour un être humain) sans étude vérifiée par des tiers et que malgré cela, dès à présent, un agenda de vaccination soit prévu ? Le gouvernement semble mettre la charrue avant les bœufs et génère ainsi un doute sur la vaccination par absence de transparence ou de preuve d’innocuité, donnant l’impression que les profits de l’industrie pharmaceutique viennent avant la santé de la population. Comment se fait-il que l’on ne fasse pas tout ce que l’on peut pour montrer qu’un traitement alternatif fonctionne ?
Sur les tests PCR, comment se fait-il que le gouvernement ordonne une campagne massive depuis cet été, sans discernement entre les cas symptomatiques et les cas non symptomatiques, avec pour conséquence une saturation au niveau des laboratoires et donc des résultats rendus avec jusqu’à sept jours de retard, le virus ayant eu le temps de faire son travail entretemps ?
Sur les moyens donnés à l’hôpital, comment se fait-il que la liberté des Français et leur avenir soient suspendus au taux d’occupation en réanimation ? Le ministre de l’Économie nous a appris que la crise avait coûté quelques 86 milliards et 130 milliards de prêts garantis. Avec ces quelques milliards, n’aurait-on pas pu augmenter le nombre de lits en réanimation comme l’on fait les Allemands ?
Sur l’économie, de nombreuses mesures liberticides ont été prises à l’encontre des entreprises, laissant beaucoup d’entre elles dans l'obscurité, le stress et la colère.
Comment se fait-il que le gouvernement crée une telle rupture d’égalité ?
Sur le "décret Rivotril" et le triage des patients dont de nombreux médecins ont parlé, comment se fait-il que le gouvernement ait laissé prescrire un médicament en AMM en ville alors que l’on sait qu’il ne doit pas être utilisé en cas de pneumopathie ?
Pour en finir avec le complotisme, il serait temps de comprendre et d’accepter que c’est bien le gouvernement avec ses maladresses, ses erreurs et ses mensonges qui sème le doute et récolte la tempête. Le « complotisme » est en effet d’abord une manière de clôturer le débat. Le débat est ce que demandent pourtant les Français. S’il y avait complot ou si les complotistes avaient raison, nous nous demanderions où sont les instructions au pénal sur ces actions répréhensibles. Il n’y en a aucune. Il est donc temps d’arrêter les procès d’intention qui contribuent à l’anxiété des Français.
Il est temps de passer à une autre phase.
Les Français sont de plus en plus nombreux à penser que le bon sens a abandonné le gouvernement et que celui-ci devrait se soumettre volontairement au défi de la vérité, en toute transparence devant les pairs et les tiers.
Françaises, Français, si vous jugez que ces questions méritent des réponses, envoyez cette lettre à votre député en lui demandant de soumettre ce défi au gouvernement sous l’autorité du président de la République et des Français.
Voici les noms et adresses emails de vos députés. Veuillez aussi mettre en copie ledefidelaverite@bonsens.org
Vous pouvez aussi poster votre lettre sur les réseaux sociaux
Nom et email des députés que vous pouvez trouver sur le site de l'Assemblée nationale. L'adresse email est mise en forme de la manière suivante prenom.nom@assemblee-nationale.fr
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