Macron vu de l’étranger : entre ridicule et violence, une drôle de carte postale

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 15 avril 2023 - 17:00
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Macron
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F. Froger / Z9, pour France-Soir
Emmanuel Macron, devant le palais de l'Élysée, le 8 février dernier.
F. Froger / Z9, pour France-Soir

ÉDITO - Les déplacements du président Macron à l’étranger ont frôlé le ridicule à plusieurs reprises. Vu de l’étranger, l’image de notre pays a été écornée avec certaines situations observées qui provoquent en retour un sentiment de honte. 

Il y a eu ces symboles qui montrent à quel point notre chef d’État est désormais considéré avec dédain à l’international. Par exemple, lorsque ce dernier est installé tout au bout d’une table à rallonge face à Poutine en 2021. Une façon pour le président russe de se démarquer de son homologue français et de la gêne qu’il inspirerait. 

Xi Jinping a récemment fait exactement la même chose en Chine, avec une table démesurée afin de bien mettre à distance Macron et sa très chère amie Ursula von der Leyen. Une façon efficace et directe pour le dirigeant chinois de remettre à leur place ses hôtes.  

Rappelons que lors de ce voyage, le président français n’a été accueilli à l'aéroport que par le ministre des Affaires étrangères Qin Gang et qu’on lui a réservé bien peu d'égards, jusqu'à cette chaise à roulette au piètre confort:

Petit détail, grande humiliation, isolement total.

Toujours vu de l’étranger, il y a bien autre chose qui dérange que l’image de notre président. Je vous parle là des violences policières. En effet, la brutalité avec laquelle les manifestations sont réprimées sous la présidence d'Emmanuel Macron est encore montée d'un cran durant la séquence de la réforme des retraites.

Ces violences, visibles dans de nombreuses vidéos avec une force devenue excessive "même aux yeux d'un stalinien radicalisé dernier degré" (me souffle un délégué syndical y ayant laissé un œil), font le tour du monde. Le rapporteur spécial à l’Organisation des Nations Unies (ONU), Clément Voule, s’est fendu d’un tweet éloquent à ce sujet: 

Ce n’est pas la première fois. Déjà, en 2019, des experts de l’ONU avaient dénoncé des restrictions graves aux droits des manifestants gilets jaunes, au travers d’une procédure spéciale. 

Rappelons qu’Emmanuel Macron a lui-même critiqué la Chine et la Russie d’être des dictatures avec des reproches publiques plus que virulentes à leur égard. La France, pays de la défense des droits de l’Homme ? Lorsqu’on voit que l’exécutif français se met à menacer la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de perdre ses subventions, on croit rêver !

Avant l'arrivée d'Emmanuel Macron à l’Élysée, nous nous targuions de pouvoir donner des leçons de respect des droits de l'homme à la Chine, à la Russie et au reste du monde. Dorénavant, après l’effondrement catastrophique du niveau de notre diplomatie, nous sommes moqués par ces mêmes pays - devenus quant à elle des superpuissances diplomatiques - sur ce point précis. Cherchez l’erreur ! 

Pour les journalistes et les dirigeants étrangers, la France serait-elle devenue un laboratoire à ciel ouvert des méthodes de répression de la contestation populaire ? À chaque nouvelle manifestation, il semble apparaître de nouvelles recettes, vidéos à l’appui, comme cette patrouille mobile de quads en pleine campagne qui s’autorise à tirer en mouvement. D’ailleurs, depuis la création de cette entité, comment se fait-il qu’aucun garde-fou n’ait pu empêcher telle scène surréaliste ?

La France, sorte de laboratoire de la répression contre le peuple, même en rase campagne, avouez que cela est quand même un comble ! Et même quand la contestation est au départ non violente, voire pacifique et bon enfant, la Macronie veut toujours recourir aux coups de bâtons.  

Un fait déconcertant s’ajoute à cela. Les casseurs qui se mêlent aux manifestations ne sont aucunement brimés par les forces de l'ordre. Point de coups de bâtons pour eux, bien au contraire.

C'est à ce point flagrant que nombre d'observateurs, pourtant d’habitude rangés du côté des forces de l'ordre, questionnent à présent publiquement si ces casseurs en question ne seraient pas des membres de la police, de la gendarmerie, voire des éléments extérieurs de connivence, déguisés. Ils agiraient de la sorte, sur ordre, pour perfidement légitimer les violences que les hommes en uniforme font quelquefois subir aux manifestants. 

Ne soyons pas dupes. La violence, sous sa forme extrême, peut être un moyen utilisé par tous les bords : celui du pouvoir, celui des forces de l’ordre, celui des contestataires. Mais lorsqu’elle est pratiquée par les deux premières sphères et qu'elle survient alors en lieu et place du débat public, elle n’est pas digne d’un pouvoir élu par le peuple et ne fait pas honneur aux forces de l'ordre. Notons que ni ces élus, ni ces forces de l'ordre, ne devraient se réduire à quelques éléments faisant preuve d'hubris ou agissant en roue libre.

Devant ce tableau, la presse étrangère tombe sur Macron, à bras raccourcis. Qui va s’en étonner ?  

En Angleterre, Le Guardian :

En Allemagne, Le Frankfurter Allgemeine

Aux États-Unis, le Wall Street Journal :

Série en cours.

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