Le parti démocrate en voie de devenir le "minority party" ?

Auteur(s)
Anthony Lacoudre, pour FranceSoir
Publié le 22 novembre 2021 - 10:30
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Joe Biden triste
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Joe Biden, un peu tristounet.
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CHRONIQUE — La récente publication d’un sondage par le Washington Post et ABC (médias favorables à Joe Biden s’il en est !) a fait l’effet d’une bombe : 10 points d’avance pour les républicains.
 
D’après ce sondage, les républicains auraient 10 points d’avance sur les intentions de vote aux prochaines élections législatives et sénatoriales qui se tiendront dans un an (2022 Generic Congressional Ballot).
 
Plus précisément, ce sondage révèle une avance de 23 % pour les républicains (58 % contre 35 %) dans les huit États clefs suivants : Arizona, Caroline du Nord, Floride, Géorgie, Nevada, New Hampshire, Pennsylvanie et Wisconsin. On rappellera que Joe Biden est arrivé en tête dans six de ces huit États en novembre 2020 (Donald Trump l’ayant emporté de peu en Caroline du Nord et facilement en Floride). L’avance des républicains est de 7 % dans le reste du pays, d’où un avantage moyen national de 10 % pour les républicains.
 
Des chiffres inédits
 
Il va sans dire que ces chiffres sont catastrophiques pour la gauche américaine. Un écart de 10 % relève tout simplement du jamais vu dans l’histoire politique des États-Unis. Et il ne s’agit pas d’un sondage isolé puisque l’institut (de droite) Rasmussen, donnait quant à lui 13 % d’avance aux républicains (51 % contre 38 %).   
 
Comme le souligne l’ancien conseiller de Bill Clinton Dick Morris, "Avec une avance de cette ampleur, nous n'avons aucune idée de comment cela va se traduire en termes de sièges, car ce n'est jamais arrivé auparavant".
 
Le parallèle avec les élections de mi-mandat de 2010
 
Pour se donner une idée du tsunami politique qui se profile en novembre prochain, on peut remonter aux élections de mi-mandat de 2010, tenues deux ans après l’élection triomphale de Barack Obama.
 
À l’époque, les sondages donnaient une avance de 6 % d’intentions de vote en faveur des républicains, ce qui se traduisit pour les démocrates par une perte de 63 sièges à la chambre des représentants et de six sénateurs.
 
Le signe annonciateur

 
On soulignera également qu’en janvier 2010, à la surprise générale, le très à gauche État du Massachusetts élit un sénateur républicain, en remplacement du démocrate Ted Kennedy.
 
Cet événement annonçait clairement le tremblement de terre électoral qui allait intervenir quelques mois plus tard lors des élections de mi-mandat de novembre 2010, privant alors Obama de tout moyen d’agir.
 
Certains observateurs voient un parallèle intéressant dans l’élection récente d’un gouverneur de droite en Virginie (État emporté par Biden avec 10 % d’avance, il y a un tout juste un an !), comparant les errements d’Obama en 2009, notamment sur la réforme du Health Care et sur les augmentations d’impôts avec les errements actuels de Biden dans tous les domaines.
 
Vers l'impeachment de Joe Biden et de son cabinet
 
Les républicains commencent à saliver. S’ils parviennent à obtenir une majorité de 60 sénateurs sur 100, ils pourront alors conduire un procès en "impeachment" contre le président Joe Biden, accusé de haute trahison (en raison du fiasco de la sortie d’Afghanistan) et contre la vice-présidente Kamala Harris — la plus impopulaire de l’histoire des vice-présidents avec seulement 28 % d’opinions favorables — pour son incompétence notoire révélée, entre autres, à l’occasion de la crise migratoire de la frontière avec le Mexique.
 
Ils pourront également en profiter pour attaquer le gouvernement de Joe Biden, à commencer par Alejandro Mayorkas, le ministre de l’Intérieur, accusé d’avoir provoqué ladite crise humanitaire à la frontière mexicaine, Jennifer Granholm, la ministre de l’Énergie, accusée d’avoir sciemment provoqué l’augmentation du prix de l’essence ou encore Merrick Garland, le ministre de la Justice, accusé d’avoir instrumentalisé le FBI à des fins politiques.
 
Vers un massacre au Congrès pour la gauche américaine
 
Les démocrates comptent aujourd'hui 221 membres au Congrès (chambre des Représentants et Sénat combinés). Une centaine d’entre eux sont des Américains d’origine africaine ou hispanique. La plupart conserveront leur siège, étant élus de circonscriptions acquises à la gauche et à leur ethnicité.
 
À l’inverse, les 120 élus blancs démocrates sont en grand danger. Combien vont être battus si les candidats républicains obtiennent 10 % ou 13 % de voix de plus ? 69 comme en 2010 ou 80, 90, voire une centaine ?
 
Il pourrait résulter de ce massacre électoral annoncé et de cette extinction des élus blancs une transformation profonde du parti démocrate, lequel ne serait plus représenté au Congrès en 2022 que par des élus issus des minorités, devenant ainsi le "minority party", condamné à rester effectivement dans la minorité...

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