Stations de skis : L’industrie touristique fond comme neige au soleil

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Benjamin Cauchy pour FranceSoir
Publié le 19 janvier 2021 - 16:34
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Ax 3 Domaines… de liberté
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Tribune : L’industrie touristique de la montagne fond comme neige au soleil. L’interdiction faite par le Gouvernement aux stations de skis françaises d’ouvrir les remontées mécaniques en est l’élément déclencheur. 350 stations de skis rayonnent en temps normal sur la France, des Alpes aux Pyrénées, des Vosges au Massif Central. Près de 120 000 emplois saisonniers sont créés chaque année. Les 10 millions de touristes annuels permettent au tourisme de la « neige » des retombées économiques de 10 milliards d’euros. Mais ça, c’était avant.

Samedi 16 Janvier. Malgré un couvre-feu inauguré le soir même pour 18h, des centaines de Toulousains et d’ariégeois prennent d’assaut les stations de skis les plus proches. A Bagnères de Luchon (31), les œufs-cabine POMA pour la station Super Bagnères furent victimes de leurs succès. Il aura fallu 45 minutes aux sportifs du jour pour patienter des 300 mètres de file d’attente et de rejoindre les sommets enneigés.

Plus au sud de la chaine pyrénéenne, la station ariègeoise AX 3 DOMAINES cumine à 1400 metres.  Après s’être séparés du flot de voitures partant faire du shopping à Andorre, des dizaines de véhicules prennent possession de la station. Le bruit des chaines craquelle une neige digne d’une belle saison. Et pourtant. Les visiteurs du jour découvrent une ville fantôme. Aucuns restaurants ni bars d’ouverts évidemment. Les vitrines sont closes. Seuls quelques loueurs de matériel de sports de neige accueillent les touristes. Les autres ont le rideau fermé. 10 000 personnes viennent chaque jour visiter AX 3 DOMAINES durant la haute saison contre 800 en ce moment.

« Vous ne trouverez plus de raquettes, on a été dévalisés. En revanche, les skis restent bien au chaud sans les remontées. » explique un loueur de matériel. Résigné par les mesures, il espère sans y croire à une réouverture prochaine. Le regard dans le vide. Des skieurs alpins chevronnés montent en raquettes pour savourer quelques descentes. Mais la grande majorité de badauds sont des familles. Equipés de luges, les enfants dévalent les derniers décamètres de la piste sous le regard des parents, amusés eux aussi de ce moment d’insouciance. Ambiance de jardin d’enfant recouvert de flocons.  L’odeur du chocolat chaud se fait sentir aux abords de l’unique marchand ouvert aux pieds des pistes. Des inconnus s’adressent de nouveau physiquement la parole. Bien souvent, les masques sont au fond de la poche. Chose étrange, on redécouvre des sourires sur les visages.

 « Il est aisé de maintenir une distance de plus de 2 mètres ici, nous ne sommes pas dans le métro » s’amuse à dire Simon, père de famille de la région toulousaine venu passé la journée avec ses enfants. Ils se sont installés pour manger sur la terrasse d’une brasserie dont le mobilier est laissé à la disposition des touristes. La seule chose qui change finalement, c’est l’absence de serveurs. Hypocrisie administrative. La COVID-19 transforme en quelques instants une station de ski en place du village, ou les gens se croisent, se découvrent, sympathisent. Un semblant de normalité.

Le gouvernement devait en ce début de semaine répondre aux professionnels de la Montagne quant à une hypothétique réouverture des remontées mécaniques. Les vacances de Noel, habituellement 13% du chiffre d’affaire annuel ont été une catastrophe compte tenu des dispositions sanitaires. Alexandre MOULIN, président des Domaines Skiables de France estimait ce 19 janvier que si les stations ne pouvaient ouvrir début février pour les prochaines vacances scolaires, alors la saison serait perdue.

 

 

 

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