Totalitarisme, idéologie et paranoïa

Auteur(s)
Ariane Bilheran, pour FranceSoir
Publié le 08 novembre 2021 - 18:24
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Paranoïa
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Heyme
Paranoïa
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TRIBUNE - Symposium international de santé mentale organisé au Portugal par la Aliança Saúde Portugal, au sujet de la pandémie de peur actuelle propagée dans l'humanité.

Article écrit pour approfondir certains thèmes investigués.

 

Préambule

Bonjour à tous,

Je vous remercie pour votre invitation à ce symposium international. En préambule, je souhaiterais inscrire ma participation sous l’égide de deux citations, la première d’Arthur Koestler, dans son roman Le Zéro et l’Infini :

« Nous avons poussé si loin la logique dans la libération des êtres humains des entraves de l’exploitation industrielle, que nous avons envoyé environ dix millions de personnes aux travaux forcés dans les régions arctiques et dans les forêts orientales, dans des conditions analogues à celles des galériens de l’Antiquité. Nous avons poussé si loin la logique, que pour régler une divergence d’opinions, nous ne connaissons qu’un seul argument : la mort. »

Et la seconde d’Hannah Arendt, dans La nature du totalitarisme (Understanding and Politics, on the nature of totalitarianism, religion and politics) :

« Bien des gens affirment qu’on ne saurait combattre le totalitarisme sans le comprendre. Ce n’est heureusement pas vrai car, autrement, notre situation serait sans espoir. »

 

Introduction

Je m’appelle Ariane Bilheran, je suis une psychologue et philosophe française, docteur en psychopathologie, spécialisée en philosophie morale et politique dans la maladie de civilisation, et en psychopathologie dans l’étude de la manipulation, des déviances du pouvoir, de la perversion, de la paranoïa et du harcèlement, entre autres. J’ai étudié durant de nombreuses années l’émergence de ce que j’ai appelé les « collectifs régressés » dans des harcèlements au sein des entreprises, et ai publié de nombreux livres sur les sujets cités, dont certains sont traduits en d’autres langues que le français. En 2020, je suis intervenue plusieurs fois pour alerter sur l’émergence du totalitarisme actuel, au prétexte sanitaire, par exemple le 13 mai, avec « Totalitarisme sanitaire : « C’est pour ton bien… Le mal radical » [1], le 30 août, avec « Le moment paranoïaque (le déferlement totalitaire) face à la dialectique du maître et de l’esclave » [2], et le 30 décembre, à Radio Canada [3], entrevue au cours de laquelle j’ai affirmé que ce que nous vivions n’était pas autoritaire, mais totalitaire, en examinant la certitude délirante de la psychose paranoïaque. Ces interventions parmi d’autres m’ont valu railleries, quolibets et insultes en tout genre, de la part de ceux qui ne peuvent pas entendre ce qui se passe (ou n’y ont pas intérêt), prétendant que j’exagère ou que je souffrirais moi-même de paranoïa.

C’est donc un regard depuis la psychopathologie collective, c’est-à-dire l’étude des processus psychiques individuels et collectifs, et de la philosophie morale et politique, que je vais proposer — étant entendu que cette perspective ne saurait être exhaustive, mais qu’elle apporte des éléments d’éclairage intéressants sur ce qui nous arrive —.

Depuis l’année 2020, nos libertés, conquises de haute lutte durant des siècles, au prix du sang de nos ancêtres, se sont évaporées en fumée, jusqu’à la survenue de ce « passeport sanitaire », jugé impensable par la majorité des gens il y a quelques mois encore. En m’appuyant sur ma longue expérience professionnelle d’observations des groupes, des institutions et des entreprises, lorsqu’ils se transforment en îlots totalitaires, j’ai diagnostiqué rapidement l’existence d’un délire collectif dont je décrirai la nature aujourd’hui. En avril 2020, bien que certains signes eussent pu paraître insignifiants aux yeux du plus grand nombre, ils étaient suffisants pour caractériser l’entrée dans une psychose paranoïaque collective, en particulier, le déni de réalité, le mensonge, le clivage, la projection [4], l’interprétation, la persécution (ici, d’un virus, ennemi invisible, qui autorise la persécution des individus en tant qu’organismes porteurs d’une multiplicité de virus), la manipulation des masses (terreur, culpabilité et chantage), l’idéologie sanitaire (et la propagande qui la soutient), mais aussi la survenue d’une nouvelle langue pour raconter une « nouvelle normalité » ou une « nouvelle réalité » faisant table rase de l’ancien.

Les individus s’organisent selon des structures psychiques (certains préfèreront le terme organisation, moins rigide), qui traduisent leur rapport à la réalité, à l’expérience, à l’autre, à la Loi, aux pulsions, aux émotions, à la rationalité et à la langue. Ces structures sont évolutives à la faveur des événements, en particulier des charges traumatiques lourdes, et c’est ce qui explique qu’en temps « normal », des individus respectant des tabous moraux fondamentaux (notamment, ne pas transgresser ni tuer), se désinhibent en temps totalitaire (ou plutôt régressent psychiquement), l’idéologie de masse permettant de justifier la levée des interdits anthropologiques du meurtre et de l’inceste (et de leurs dérivés) qui fondent une civilisation. Ce que l’on sait moins, c’est que ces structures psychiques concernent aussi les collectifs. En psychopathologie, il existe des personnalités psychiques au niveau des groupes, des institutions, des entreprises... Les groupes « régressent », lorsqu’ils basculent sur un mode pervers ou pire, paranoïaque. Les pathologies narcissiques graves ont, en effet, ce talent de créer une unité pathologique dans les groupes, avec des interactions inconscientes. C’est dire à quel point l’individu est pris dans un système, où le tout est d’une autre nature que la somme de ses parties. Ce système contraint le psychisme individuel, qui en retour nourrira le délire collectif. Voilà expliqué en peu de mots le phénomène sectaire et fanatique. Et la mauvaise nouvelle, c’est qu’il semble désormais concerner l’ensemble de l’humanité.

Le délire collectif paranoïaque est celui qui structure le régime totalitaire. C’est l’explication psychopathologique du totalitarisme, qui selon ses critères politiques, ne saurait se réduire à une dictature, un despotisme, ou encore, une tyrannie : ambition de la domination totale, monopole des médias de masse et du corps policier, direction centrale de l’économie, persécution des opposants et de toute critique, système de surveillance d’individus, encouragement aux délations, logique concentrationnaire orchestrée sur la terreur, politique de la table rase, idéologie mouvante construite sur le clivage entre bons citoyens et mauvais citoyens, sur l’ennemi (visible ou invisible) et la pureté.

Le totalitarisme correspond donc à un délire psychotique, celui de la paranoïa, et ce délire est contagieux. Il s’agit d’une psychose, qui s’articule sur :

·      Le déni de réalité (la réalité et l’expérience n’existent pas, ne servent pas de boucles de rétroaction pour qualifier la pensée délirante dogmatique),

·      Un délire interprétatif (un ennemi extérieur ou intérieur, visible ou invisible, nous veut du mal) avec des idéologies dédiées (mégalomanie, pseudo-idéaux humanitaires, hypocondrie, persécution…),

·      La projection, la méfiance, le clivage, l’hyper-contrôle.

Cette folie présente l’apparence de la raison, du discours argumenté, tout en s’organisant sur un délire de persécution justifiant la persécution d’autrui. Elle ne nie pas la Loi, mais elle la désosse et l’interprète à son avantage et, si elle en a le pouvoir, elle l’instrumentalise pour persécuter les individus, et non plus les protéger. « Para » (παρά), dans le grec ancien παράνοια, est un préfixe qui signifie tout à la fois « à côté », « en parallèle », comme dans « parapharmacie », ou « contre », comme dans « parapluie ». De même que le parapluie agit contre la pluie, le paranoïaque agit contre l’esprit (νοῦς), contre l’intelligence, contre la logique. Et, pour ce faire, il subvertit l’esprit, l’intelligence, la logique, et leur fait la guerre.

Peu importe le contenu du délire, à savoir son décor théâtralisé, car la paranoïa, « folie raisonnante » comme l’ont nommé les psychiatres français du début du XXème siècle Sérieux et Capgras, obéit toujours à une même structuration des processus psychiques. Nourrie par la haine et la manipulation érotisée des institutions, elle peut être dangereusement collective et psychiquement contagieuse, en revendiquant son action « pour notre bien ». Il convient d’accuser un ennemi désigné comme persécuteur, et si possible, de le personnifier. Un virus « pris en tenailles » (je renvoie à l’expression utilisée par le président de la France, Emmanuel Macron, dans son discours du 31 mars 2021) est l’ennemi parfait, car il est invisible, et en perpétuelle transformation (« variants »). L’interprétation (déduction à partir d’une opinion subjective) est au centre du dispositif : ce virus est si dangereux qu’il en va de la survie de l’espèce humaine (postulat implicite, qui permet de justifier la destruction de l’économie, des libertés et de nos droits fondamentaux). L’interprétation est à la fois exogène (le virus tueur est à l’extérieur de nous) et endogène (à l’intérieur de nous).

Osons une question blasphématoire : un virus aurait-il l’intention de nous tuer ? Les virus sont inscrits dans notre ADN ; nous en touchons des centaines de millions chaque jour. Curtis Suttle, virologue à l’Université de la Colombie-Britannique au Canada, indique dans une étude de 2018, que plus de 800 millions de virus se déposent sur chaque mètre carré de terre chaque jour. Dans une cuillère à soupe d’eau de mer, il a plus de virus que d’habitants en Europe ! « Nous avalons plus d’un milliard de virus chaque fois que nous allons nager […]. Nous sommes inondés de virus. » Un article de 2011 publié dans Nature Microbiology estime qu’il y a plus d’un quintillion (1 suivi de 30 zéros) de virus sur terre ! Environ 8% du génome humain est d’origine virale, et les virus ont été présents bien avant l’espèce humaine sur terre, ils ont contribué à donner naissance à la vie cellulaire [5].. Partir en guerre [6] contre un virus, est-on sérieux ? C’est pourtant ce que propose l’hypocondrie délirante de la paranoïa collective, dans laquelle le corps devient étranger à soi-même et persécuteur. Il faut donc persécuter le corps, dans un Syndrome de Münchhausen de masse, qui consiste à surmédicaliser de façon inadaptée (interdiction de remèdes, couplée à des vaccins expérimentaux, dont les études qui visent à prouver la qualité, la sécurité et l’efficacité ne sont pas achevées [7]) une maladie virale commune (qui mériterait des soins appropriés et précoces), déniant la tempérance, les avertissements et l’expérience des experts, et créant davantage de problèmes et de souffrances qu’elle n’en résout. La paranoïa est une pathologie contagieuse, qui érode les liens traditionnels [8] pour soumettre les psychismes à de nouveaux liens, ceux de l’idéologie [9].

Avec le régime totalitaire, tout doit être subordonné à l’idéologie : la fin justifie les moyens. En clair, le totalitarisme invite à cliver les citoyens en deux : les bons obéissants, et les mauvais désobéissants. Les méchants sont ceux qui résistent au harcèlement, ou encore, refusent de rentrer dans la nouvelle réalité délirante, idéologique, proposée par la paranoïa. Mais ces catégories sont évolutives et la persécution peut finir par concerner l’ensemble des citoyens. L’issue de ce clivage est d’exiger une logique sacrificielle : il faut, dans le grand corps social pris au sens littéral, dans lequel les individus sont destitués de leur libre-arbitre et réduits à l’état de cellules, éliminer les parts supposés malades, les sacrifier, pour « le Bien Commun ». C’est la proposition totalitaire. Rappelons que la négation des droits de l’individu, pour le réduire à une cellule du corps social entendu comme corps organique, est l’apanage systématique des régimes totalitaires. L’être humain est rétréci à l’état de cellule biologique malade, de corps contaminé et/ou contaminant. D’ailleurs, ceux qui, d’aventure, chercheraient à s’émanciper de ce grand corps organique sont présumés coupables (de l’expansion de l’épidémie) : la mère-ogre ne saurait laisser ses bébés sortir du ventre, sans angoisser elle-même sa propre mort. C’est de ce nœud archaïque dont il est question : laisser l’autre sortir du ventre tue. Et le paradoxe est évidemment que rester collé dans le ventre tue aussi. C’est sans issue.

Le totalitarisme, pour instaurer son pouvoir et le maintenir, doit pallier son illégitimité par la terreur. Il faut et il suffit de terroriser suffisamment les individus, et de les manier par le chef-d'œuvre du paranoïaque : le harcèlement. Le harcèlement met en place des chocs traumatiques réitérés sur les populations, et vise non seulement la destruction des individus, mais leur autodestruction. Il est donc tout à fait logique que se déploient dans les populations des mécanismes de défense (déni, banalisation, oubli etc.), qui altèrent leur santé mentale, mais aussi des idées dépressives, suicidaires, des passages à l’acte et des troubles schizophrènes. Parce que certains psychismes sont trop vulnérables et sont en incapacité de se représenter la violence de ce qui se passe, ils peuvent se réfugier dans le délire qui séduit par son autre narration de la réalité. Par exemple, comme j’ai pu l’entendre, telle personne non injectée sera assimilée à un terroriste et traitée de « bombe ambulante », ou encore, on interprètera l’éviction des soignants refusant la piqûre (et se faisant sévèrement châtier pour cela, par la perte de leurs moyens de subsistance et leur réduction à des citoyens de seconde zone), comme un désir de leur part d’arrêter un métier devenu trop éprouvant. La victime est jugée coupable.

Dans l’hypocondrie délirante de la paranoïa, la maladie est partout, vécue comme dangereuse, mortelle, ennemie du vivant. Le malade est opposé au sain, comme l’impur au pur : ordre est donné d’éliminer (et avant cela, d’« évincer » pour reprendre le mot de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale en France, concernant les enfants non vaccinés [10]) la partie du corps social désignée comme impure. L’impureté supposée est à traquer par la terreur et des méthodes radicales : la fin justifie les moyens. C’est la raison pour laquelle la « terreur est constitutive du corps politique totalitaire, tout comme l’est la légalité pour le corps politique républicain » selon Hannah Arendt [11]. On pourrait tout autant dire qu’en régime totalitaire, l’illégalité est force de loi. La paranoïa fonctionne à l’idéal tyrannique pour légitimer l’utilisation de méthodes harceleuses. L’idéalisation est mécanisme de défense très puissant, de l’ordre du fanatisme de l’idéal inatteignable. Cet idéal en soi devient persécuteur, car nul ne peut être à la hauteur. La suggestion de l’idéal sanitaire tyrannique est forte depuis le départ : la santé est conçue comme absence de maladie potentielle (d’où la confusion entre les cas et les malades), et il faut éradiquer le virus. Avec ce chantage de fond (qui est un mensonge) : pas de retour aux temps anciens avant l’éradication du virus. La sophistique change selon les circonstances. Car le « vaccin », présenté dès le départ comme objet fétiche et talisman magique contre le virus, semble ne pas fonctionner à la mesure des ambitions initiales, voire présenter de graves et sérieux problèmes. Insuffisant (il faudrait continuer les mesures sanitaires contraignantes [12]), insatisfaisant (il serait même à l’origine des variants [13]), éventuellement dangereux. Ainsi en est-il des effets secondaires graves, dont il sera fort compliqué de démontrer le lien de cause à effet, et dont l’État se lave les mains. C’est en substance ce que dit le philosophe italien Giorgio Agamben devant des sénateurs italiens à l’occasion des débats sur le passe sanitaire (loi 2394), le 7 octobre 2021 : « Comme l’ont noté des juristes faisant autorité, cela signifie que l’État n’a pas envie d’assumer la responsabilité d’un vaccin qui n’a pas terminé sa phase expérimentale, et pourtant essaie, en même temps, de forcer les citoyens à se faire vacciner par tous les moyens, sous peine de s’exclure de la vie sociale, et maintenant avec le nouveau décret que vous êtes appelés à valider, en les privant même de la possibilité de travailler. Est-il possible, je demande, d’imaginer une situation juridiquement et moralement plus anormale ? Comment l’État peut-il accuser d’irresponsabilité ceux qui choisissent de ne pas se faire vacciner, alors que c’est le même État qui décline le premier, formellement, toute responsabilité pour les éventuelles conséquences graves ? » [14]

Devant l’échec à garantir un risque zéro (et pour cause, puisqu’il n’existe pas), il est probable que la persécution se renforce : il faudra, pour répondre à l’idéal inatteignable d’éradication du virus, éliminer les individus qui sont supposés potentiellement porteurs du virus (en puissance, toute l’espèce humaine est visée). D’ores et déjà, dans le monde, des troupeaux entiers d’animaux ont été disséminés selon la même logique nazie d’un virus étranger qu’il convient d’éradiquer. Goebbels notait dans son Journal (1939-1942) : « Dans le ghetto de Varsovie, on a noté une certaine montée du typhus. Mais on a pris des mesures pour qu’on ne les fasse pas sortir du ghetto. Après tout, les Juifs ont toujours été des vecteurs de maladies contagieuses. Il faut ou bien les entasser dans un ghetto et les abandonner à eux-mêmes, ou bien les liquider ; sinon, ils contamineront toujours la population saine des États civilisés. » Les non-vaccinés seront-ils persécutés puis éliminés pour camoufler l’échec à atteindre l’idéal tyrannique ? Abdiquer l’idéal tyrannique serait renoncer au délire, et signifierait l’effondrement, la chute devant l’ennemi, la mort, la plongée dans le trou noir.

La réalité de l’expérience doit donc être tordue et asservie, pour coïncider avec l’idéal archaïque et sadique, qui la disqualifie.

Il est important de nommer que nous avons déjà eu affaire dans un passé pas si lointain que cela, à une idéologie sanitaire de type épidémiologique, avec l’épidémie du typhus, que les nazis prétendaient combattre et éradiquer. C’est bien le déploiement de cette chasse à l’épidémie de typhus qui désigna une catégorie de la population comme en étant porteuse, et la traita comme des parasites propagateurs d’épidémies. L’épidémie de typhus se propageait, car toutes les conditions étaient réunies pour que ce soit le cas (distribution de couvertures infestées de punaises, entassement dans des ghettos insalubres, etc.). Je renvoie aux travaux de l’historien français Johann Chapoutot sur le sujet. Car si le délire crée une nouvelle réalité pour remplacer l’ancienne (propos de l’idéologie), avec la paranoïa, il faut faire advenir cette nouvelle réalité. Le discours est un oracle performatif : il produit seul la réalité. Il n’y a plus de réflexivité avec l’expérience pour créer un chemin de vérité. La parole délirante est omnipotente et entend bien le démontrer, en marquant la réalité sous le sceau de l’idéologie. Le meurtre est justifié et justifiable, puisqu’il est désormais permis de transgresser, au nom du Bien Commun.

Le vivant est l’ennemi. Le délire paranoïaque fait abstraction de la complexité du corps humain et de son fonctionnement auto-organisé et systémique. Le corps est envisagé comme un objet inerte sur lequel circule un virus, vu comme l’unique facteur d’une maladie, ce qui est une aberration à la fois épistémologique et méthodologique. L’idée d’une immunité autre qu’artificielle est évacuée : le corps est un réceptacle, porteur d’un corps étranger et invisible. Tout ce qui bouge, tout ce qui est vivant, tout ce qui résiste, est vécu comme traître et doit être éliminé. Le corps de l’autre est coupable, en tant que porteur potentiel de virus, c’est-à-dire de vie. L’éviction dès le départ de la notion complexe de « système immunitaire » oriente la pensée vers un corps dénué de capacités à réagir s’il n’est pas vacciné. Or, c’est pourtant sur la sollicitation du même système immunitaire que fonctionne le vaccin. Mais le délire paranoïaque n’est plus à un paradoxe près. L’ambition paranoïaque est donc de neutraliser et contrôler ce corps, mais cela ne suffira pas. Il faudra, dans un paradoxe implacable, supprimer la vie pour conserver la vie.

Chacun est coupable de la maladie de l’autre ; plus personne n’est responsable de son propre état de santé. Celui qui récuse le traitement politico-médiatique de la chose devient donc un ennemi de la patrie, un traître, un collabo au virus, un assassin. L’ennemi est invisible, et il est partout. Les corps de la population sont perçus comme potentiellement malades, infectieux, dangereux, et cette ghettoïsation s’appliquera au départ à une partie de la population, avant de cibler tout le monde, il faut le rappeler. La persécution ne s’embarrasse pas des détails. Est-ce vraiment un hasard d’avoir rencontré, au hasard de mes recherches, l’existence du passeport restreignant la circulation autant dans le nazisme (pour des raisons expressément sanitaires) que dans l’URSS de l’époque stalinienne (le sanitaire y était alors imbriqué avec des motifs politiques de contrôle des individus) ? Les passeports de l’URSS stalinienne avaient aussi une mission « prophylactique », sur fond de nettoyage répressif, délimitant des zones autorisées ou non à la circulation.

Le chantage à la vaccination est le suivant : si vous n’êtes pas vaccinés, vous n’aurez plus le droit à un traitement digne d’un être humain, vous n’aurez même plus le droit à des soins, vous n’aurez plus le droit de travailler, vous pourrez (éventuellement) mourir en marge de la société, en tant que parias, ou pire, vous serez traités comme des criminels dangereux et des ennemis publics qui pourront également être emprisonnés sans date de sortie dans des camps concentrationnaires. C’est en cours de déploiement dans certains pays (dont l’Australie), et nul doute que cette affaire se mondialise si elle n’est pas freinée. « Les camps de concentration et d’extermination des régimes totalitaires servent de laboratoires où la conviction fondamentale du totalitarisme que tout est possible se vérifie. » Peu importe comment ces camps se nommeront : « camps de quarantaine », « camps de soin » etc. C’est la logique paranoïaque qui, si elle n’est pas freinée ou entravée par une forte opposition, se déroulera comme le commande le délire. Dans le camp, le corps est soumis aux agressions, à la faim, au froid, aux maladies, aux maltraitances sexuelles, à la déshumanisation, aux expérimentations en tout genre. Pour Hannah Arendt, dans Le système totalitaire (troisième partie de son magistral ouvrage les Origines du Totalitarisme), « le prisonnier d’un camp n’a pas de prix puisqu’on peut le remplacer ». La valeur marchande sur le corps humain relève de la perversion : instrumentaliser à outrance ce qui en saurait l’être. Rappelons-nous que la perversion n’est que l’instrument du déploiement du totalitarisme.

Le but n’est plus l’aliénation mais l’annihilation du sujet humain. Le totalitarisme est par essence génocidaire ; il n’a plus besoin de l’humain, ou plutôt, il prétend le créer de nouveau, à partir de zéro : cet « homme nouveau », à qui il faut supprimer la liberté, pour faire régner l’idéal tyrannique et malsain de pureté. L’apologie du corps puissant, de la volonté de puissance, du surhomme transhumanisé suppose l’élimination des supposés inutiles, des corps malades, des corps souffreteux.

S’agissant des réactions des individus, il faut d’abord comprendre (et je ne pourrai rentrer ici dans le détail d’un processus psychique fort complexe) que le psychisme tend à se protéger de la violence du harcèlement, de la propagande médiatique et de la terreur. Pour cela, il érige des remparts qui lui permettent de tolérer une réalité insoutenable, parmi lesquels : le déni, le refoulement, la banalisation, l’idéalisation, le clivage, la projection, la radicalisation, l’interprétation, l’isolation, la décharge dans le passage à l’acte, l’automatisation des faits et des gestes, l’anesthésie affective, le désinvestissement [15]… Ces « mécanismes de défense » érodent la lucidité de l’individu. En particulier, le déni est une impossibilité absolue de se représenter la violence de ce qui se passe, jusqu’à rendre hermétique à toute argumentation ou évidence des faits. Je précise que ce processus psychique n’a rien à voir avec l’intelligence, mais concerne les « plus fragiles » psychologiquement, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas les ressources internes suffisantes pour résister à une telle distorsion interprétative du monde : la majorité des êtres humains. Car il faut une force psychique hors du commun pour parvenir à garder un raisonnement sain dans un monde qui devient fou, où les repères sont inversés, la vérité travestie en mensonge, et les innocents désignés comme coupables, tandis que les coupables exercent une terreur indécente, au nom du bien du peuple, et de jolis idéaux tels que « la santé pour tous » ou « la protection de nos aînés. » La contagion délirante opère à partir de ces remparts, rendant l’individu perméable à l’idéologie, et désormais adepte inconditionnel de la secte totalitaire.

Il existe une hiérarchie des profils psychiques dans l’accès aux fonctions structurantes de civilisation que sont la symbolisation et la sublimation [16]. Nous pouvons déjà distinguer ceux qui ont structurellement intégré les tabous fondamentaux de l’interdit du meurtre et de l’inceste (et leurs dérivés : calomnie, envie, transgressions sexuelles etc.), et les autres. Ces derniers, qui ne sont plus tenus par une structure extérieure, sont alors « activés » par le délire paranoïaque, qui les autorise désormais à passer à l’acte, sans plus aucune répression légale, pourvu que l’action mortifère et transgressive s’inscrive dans la lignée dogmatique de l’idéologie. C’est ainsi que, sous propagande, des profils pervers peuvent torturer impunément (prenons l’exemple de Klaus Barbie), des profils paranoïaques peuvent disséminer la terreur [17], et des psychopathes, être utilisés comme des mercenaires du régime.

Les névroses ordinaires [18] sont fragilisées, c’est-à-dire, qu’en temps « normal », des personnes se comportant de façon respectueuse des interdits fondamentaux, peuvent, à la faveur d’une idéologie totalitaire, régresser, et notamment sur un mode pervers. En clair, le système totalitaire, par sa dimension délirante massive, fait décompenser des pervers en paranoïa, et parvient à faire régresser certains profils névrosés en perversion, la perversion étant une sorte d’ultime digue psychique pour ne pas sombrer dans le délire (je renvoie aux travaux du psychiatre français Racamier). Le déploiement du système totalitaire entraîne donc la survenue de nombreux abus de pouvoir et actes sadiques, commis par des chefaillons qui se révèlent. Et, l'on se demande alors comment ce bon père de famille, d’ordinaire si agréable, et connu depuis si longtemps, est devenu capable de tant d’atrocités…

Les autres profils névrosés, plus rares, sont tout de même fragilisés, jusqu’à nourrir des dépressions et des idées suicidaires, ou encore convertir leur angoisse en névrose obsessionnelle grave : l’individu fonctionne sur un mode automatisé, par des attitudes ritualisées, qui l’empêchent de penser sa fonction dans l’ensemble du système, comme Eichmann qui ne faisait que s’occuper de ce que les trains arrivent à l’heure. L’individu préfère, en effet, être entraîné dans la régression psychique collective, plutôt que d’affronter l’épreuve de la solitude, de la perte et de la séparation (épreuve à laquelle le philosophe traditionnel est généralement aguerri). Ainsi, dans des situations incitatives, hors normes, les auteurs d’actes barbares sont aussi des « honnêtes gens », aux profils obéissants. Je rappelle que la perversion [19] est l’exécutante consciencieuse et habile au service de la folie paranoïaque.

Le totalitarisme, l’idéologie, la prophétie dans la science en appellent à un paradis perdu. « La scientificité de la propagande totalitaire se caractérise par l’accent qu’elle met presque exclusivement sur la prophétie scientifique, par opposition à la référence plus traditionnelle au passé » [20], et je renvoie au livre que j’ai écrit en collaboration avec le professeur universitaire de mathématiques Vincent Pavan, intitulé La nouvelle normalité. Corruptions de la langue et dérive totalitaire. La confusion entre la fiction et la réalité de l’expérience règne, appuyée sur un déni des experts, et la certitude délirante, niant toute objection et doute. Il est même hérétique d’avoir une opinion sur la propagande totalitaire ; elle « n’est plus un problème objectif à propos duquel les gens peuvent avoir une opinion, mais est devenue dans leur vie un élément aussi réel et intangible que les règles de l’arithmétique. » [21] Elle place l’atteinte de ses buts dans un futur qui est toujours lointain, une sorte de promesse finale, le retour à un paradis perdu, la fin du calvaire, la pureté de la race, le territoire purifié de la maladie, le retour au monde d’avant etc. Il s’agit de fédérer la masse contre un ennemi commun, censé incarner l’opposition à la réalisation de ce but. L’ennemi, autant extérieur qu’intérieur, sera susceptible de changer, suivant l’interprétation à l’instant T, pourvu que demeure ce que je nomme « la xénophobie dans la pensée », à savoir la notion d’un « étranger organique qui serait un « non-soi » menaçant le soi, au lieu que le « soi » soit « capable de se reconnaître porteur du « non-soi » et donc de pouvoir l’assimiler. » [22] Pour faire vivre cette xénophobie sanitaire, il faut opérer une « gigantesque opération de falsification de la vérité » [23], traduisant tout à la fois une confusion mentale et un défaut d’intégrité. Le scientisme idéologique et sa technique prédictive ne cessent de se mouvoir ; leur dimension « caméléon » les fait perdurer au pouvoir. Le discours n’est plus unreflet de l’expérience : c’est l’expérience qui doit se conformer au discours.

Conclusion

En conclusion, la psychose paranoïaque est un délire d’enfermement collectif mené par l’idéologie, à savoir une croyance mensongère érigée en dogme et en vérité explicative d’un réel dont elle nie l’existence, et qu’elle entend remplacer par sa propre narration prosélyte. Il y a bien là une négation fondamentale de ce que les psychanalystes appelèrent le principe de réalité. Dans un article d’Hannah Arendt intitulé « Les germes de l’internationale fasciste » [24], la philosophe notait : « C’est un aspect trop négligé de la propagande fasciste qu’elle ne se contentait pas de mentir, mais envisageait délibérément de transformer ses mensonges en réalité. Ainsi, Das Schwarze Korps (un journal de l’époque) reconnaissait quelques années avant le début de la guerre que les peuples étrangers ne croyaient pas réellement les nazis quand ils prétendaient que tous les Juifs sont des mendiants et des vagabonds qui ne peuvent subsister que comme des parasites sur l’économie des autres nations ; mais, prophétisait-il, l’opinion publique étrangère aurait en l’espace de quelques années l’occasion de s’en convaincre, quand les Juifs allemands auraient été poussés hors des frontières précisément comme un tas de mendiants. » Personne n’était préparé à ce type de fabrication d’une réalité mensongère. En clair, le délire paranoïaque persécute, au nom de ce qu’il prophétise. Et, ce qu’il prophétise, il le fait tout simplement advenir. « Il y aura des quantités de morts ! », dit-il. Et, de fait, à force d’interdire les traitements qui soignent les patients et de précariser les populations, il est fort probable que ces morts arrivent. De plus, la narration idéologique justifie la persécution par la légitime défense. Avec la paranoïa, il est autorisé de tuer puisque c’était pour se défendre.

Ce n’est pas la première fois dans l’Histoire que nous avons à affronter une tyrannie pseudo-scientifique, où nous est dictée une idéologie visant à modeler nos comportements, nos pensées, nos paroles et nos actes, nous encourageant à devenir délateurs de nos propres voisins et organisant le fichage et le traçage des individus. Ce projet totalitaire détruit « la vie nue », pour reprendre le concept du philosophe Giorgio Agamben, c’est-à-dire le « simple fait de vivre », la spontanéité de vivre, et dont le rôle des Humanités nous rappelle la sacralité.

Avec la « novlangue » COVID, où j’ai relevé pas moins de soixante nouveaux mots et expressions surgissant dans la langue commune, la personne verra donc la moitié de son vocabulaire disponible colonisée par des néologismes. Comment ne pas supposer que cela crée des narrations idéologiques qui s’imposent à notre représentation du réel et à notre capacité de le nommer ? Ces néologismes sont là pour imposer une nouvelle réalité, qui ne correspond ni à l’héritage partagé ni à la réalité de l’expérience : il s’agit d’imposer une vision du monde en modifiant de force nos pensées.

Le néologisme est souvent un mot « fourre-tout », dans lequel on pourra mettre l’objet de ses persécutions pour désigner l’ennemi à abattre. La paranoïa impose une relation d’objet narcissique paradoxale où le danger de mort est permanent, que l’on vive ensemble, ou que l’on se sépare. C’est bien le leitmotiv de l’idéologie sanitaire actuelle qui, si elle est menacée dans sa subsistance hypnotique, conduira inévitablement à des passages à l’acte meurtriers et transgressifs sur les peuples désobéissants, ce qui est d’ailleurs à l’œuvre dans différents endroits de la planète.

Avec le délire paranoïaque, plus rien n’a de sens, mais tout prétend en avoir. Combien de cris d’orfraie n’avons-nous pas entendus ces dernières années au nom de la « lutte contre les discriminations » ? Mais lorsque c’est « pour une bonne cause », « pour la santé pour tous » (du moins en théorie), cela change tout ! Il faudra néanmoins attendre le réveil des masses, pour que le totalitarisme s’effondre, ces masses qui réagissent favorablement à la suggestion hypnotique, et se laissent facilement séduire, par le cadeau empoisonné de l’idéologie et son apparente cohérence : la fuite d’une réalité vécue comme désagréable. La propagande totalitaire fonctionne, car elle promet de transformer radicalement un monde dont les masses ne veulent plus, parce qu’elles n’y trouvent plus leur place. Bien entendu, ce sentiment d’être perdu, sans racine, le totalitarisme a pu lui-même en être à l’origine, avant d’en tirer profit. La globalisation offerte par l’idéologie totalitaire rassure ; elle donne l’illusion de la prise en charge totale, peu importe que cette prise en charge soit le fruit d’une mère omnipotente qui peut changer d’humeur à n’importe quel moment, jusqu’à tuer sa progéniture si cela lui chante. Les masses doivent cesser de collaborer et, partant, de croire. Et c’est inéluctable : l’expérience de la réalité totalitaire se chargera elle-même de la désillusion. Cassandre avait bien tenté d’éviter aux Troyens le massacre, en les avertissant sur le cheval de Troie : personne ne l’écouta, et tous continuèrent à se voiler la face jusqu’à la destruction irrémédiable du royaume.

Il est essentiel que cette alliance provisoire entre les propagateurs politiques de l’idéologie (décideurs politiques et économiques/propagandistes et intellectuels collaborant à l’idéologie) et une grande partie du peuple cesse. Le ballon du délire paranoïaque collectif se dégonfle lorsque le langage trafiqué de l’idéologie perd de son charme envoûtant. C’est pourquoi notre liberté se conquiert dans le Verbe, qui nomme avec justesse l’expérience humaine, et ce fut depuis toujours le rôle des Humanités. Je conclurai par une phrase très simple d’Hannah Arendt, et pourtant si vraie : « Penser est dangereux, mais ne pas penser est encore plus dangereux. » [25] Je vous remercie de votre attention.

 

Ariane Bilheran est normalienne (Ulm), philosophie, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie, spécialisée dans l’étude de la manipulation, de la paranoïa, de la perversion, du harcèlement et du totalitarisme.

Article paru initialement sur son site et repris avec son aimable autorisation.

 

[1] https://www.arianebilheran.com/post/totalitarisme-sanitaire-c-est-pour-ton-bien-le-mal-radical
[2] https://www.arianebilheran.com/post/le-moment-paranoiaque-vs-deferlement-totalitaire-face-a-la-dialectique-du-maitre-et-de-l-esclave
[3] https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/bien-entendu/segments/entrevue/337551/ariane-bilheran-idees-incapacite-discussion
[4] Il ne m’est pas possible ici de déployer toute la psychopathologie de la paranoïa, je renvoie à mon livre Psychopathologie de la Paranoïa, Paris, Dunod, 2019 (2ème éd.)
[5] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1661324/virus-definition-corps-humain
[6] Cf. discours d’E. Macron, 16 mars 2020.
[7] https://www.francesoir.fr/societe-sante-videos-les-debriefings/debriefing-avec-le-dr-umlil-vaccination-la-validite-du
https://www.catherinefrade.com/blog/2021/04/01/eclairage-sur-les-donnees-publiques-europeennes-des-amm-conditionnelles-pour-les-4-vaccins-covid-19-31-mars-2021/
[8] Collectif transgressé, clivage, division, délation, apartheid.
[9] Il est à souligner que tout ce qui contribuera à rompre les liens de l’idéologie contribuera à affaiblir le totalitarisme ; en ce sens la corruption traditionnelle au sens des petits arrangements entre des fonctionnaires et la population, par exemple, sera une épine dans l’ambition de domination totale du système totalitaire.
[10] https://www.lci.fr/sante/coronavirus-evincer-les-eleves-non-vaccines-en-cas-de-covid-19-le-nouveau-protocole-sanitaire-ne-passe-pas-2192612.html
[11] Understanding and Politics, on the nature of totalitarianism, religion and politics.
[12] Les vaccinés peuvent-ils s’affranchir des gestes barrières ? Non, répond le ministère de la Santé : « Le port du masque reste nécessaire. Plus généralement, une personne vaccinée doit continuer d’appliquer les gestes barrières. » https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-peut-on-arreter-les-gestes-barrieres-lorsqu-on-est-vaccine_4353315.html
[13] « C’est très simple, les variants viennent des vaccinations », Professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, interview de Pierre Barnerias. « On vaccine des gens, ça sélectionne des variants, et finalement les gens ne sont plus couverts par le vaccin, et on continue à vacciner quand même » (Professeur Christian Perronne).
[14] https://www.youtube.com/watch?v=T2Pei9gMxCQ
[15] Bilheran, A. 2017. Harcèlement. Psychologie et psychopathologie, Amazon.
[16] Bilheran, A. 2020. Psychopathologie de l’autorité, Paris, Dunod.
[17] Bilheran, A. 2017. « Terrorisme, jeunesse, idéaux et paranoïa », Paris, Revue Soins, Elsevier.
[18] Je rappelle que nous sommes tous a minima névrosés, car nous avons dû tous opérer un refoulement sur nos pulsions primaires agressives, ce qui est plutôt une bonne chose pour parvenir à vivre ensemble.
[19] La perversion est une pathologie du narcissisme, qui instrumentalise à son propre intérêt. La jouissance obtenue n’est ni partagée ni créatrice pour chacun : elle est sadique et destructrice. Le pervers prend tout et ne partage pas. Il capture ce qui est sain et constructif, pour le dévier, le détourner, le salir et le détruire. Cf. Bilheran, A. 2019. Psychopathologie de la paranoïa, Paris, Dunod.
[20] Arendt, H. Les origines du totalitarisme.
[21] Arendt, H. Le totalitarisme, Chapitre XI.
[22] Annick de Souzenelle, Le baiser de Dieu, Paris, Albin Michel, 2007.
[23] Agamben, G. 2020. Traduction (Florence Balique), à partir du texte italien publié le 28 avril 2020 sur le site Quodlibet : https://www.quodlibet.it/giorgio-agamben-sul-vero-e-sul-falso
[24] “The Seeds of a Fascist International”, Jewish Frontier, juin 1945.
[25] H. Arendt, entretien du 06 juillet 1974.

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