2015, l'année de François Hollande ?
Quand on a touché le fond, on ne peut que remonter. L'adage est célèbre et semble depuis quelques semaines s'appliquer à François Hollande. Certes celui-ci a creusé bien plus profond que quiconque l'avait imaginé, devenant le président le plus impopulaire de mémoire de sondage. Mais du fond de son trou, le chef de l'Etat a peut-être (enfin) donné un bon coup de pied pour remonter. C'est en tout cas l'impression que veut donner François Hollande et son entourage.
En déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon le 23 décembre, un "morceau de France" qui avait voté pour lui à plus de 65% en 2012, François Hollande est passé à l'offensive: "Encaisser, c'est nécessaire dans une compétition. Etre à l'offensive, c'est ce qui permet de gagner" a-t-il lancé. Un langage sportif, conquérant, qui symbolise ce changement de style. De même, certains proches du président ne se lassent pas de dire à quel point il est en forme, prêt à en découdre: "Il dégageait de la force et de la détermination. Il était excellentissime, impressionnant" a déclaré au Parisien la députée PS de Paris Seybah Dagoma, après l'avoir vu à l'Elysée le 17 décembre.
Le timing semble en effet propice pour repartir à l'attaque. Les débats brulants sur la famille s'essoufflent. Les affaires Cahuzac et Trierweiler –même très difficiles– sont derrière le président. L'opinion publique, peut-être lassée du "Hollande bashing" lui accorde quelques points de plus dans les sondages de popularité. Le retour de Nicolas Sarkozy, enfin, n'a pas mis fin aux luttes de pouvoir à droite et n'a pas sensiblement amélioré dans l'opinion la crédibilité de l'UMP à quelques jours de la nouvelle année.
De plus, 2015 pourrait être l'année du retour de la croissance. Avec la mise en oeuvre de certaines mesures, comme le pacte de responsabilité en janvier 2015, le gouvernement veut croire que la courbe du chômage s'inversera enfin. Bien sûr le chantier qui reste à François Hollande est immense s'il veut être un candidat crédible à sa succession en 2017, ce qu'il se garde bien de préciser aujourd'hui. Les éléctions départementales et régionales de 2015 devraient notamment être une étape difficile. Mais peut-être le plus dur est-il derrière François Hollande et qu'après deux ans et demi, le cap, l'impulsion que lui réclament les Français vont enfin être donnés.
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