Abrogation de la réforme des retraites : "Nous n’allons pas nous ridiculiser à poursuivre ce débat"
RETRAITES - Le groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) a annoncé, en fin de matinée, à l'Assemblée nationale, le retrait de sa proposition de loi visant à abroger le recul de l'âge légal de départ en retraite. "Il ne reste plus rien de notre texte, sauf les amendements que la minorité présidentielle s’est gardée", a déploré le président du groupe, Bertrand Pancher.
Le 30 mai, la Commission des Affaires sociales avait voté la suppression de l’article premier de la proposition de loi. Essence même de l’initiative du groupe LIOT, il prévoyait l'abrogation du report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Les amendements visant à rétablir le texte initial irrecevables, selon Braun-Pivet
Il y a quelques jours, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait elle-même confirmé dans les médias qu’elle comptait empêcher le débat en séance publique aujourd’hui. Le recours à l’article 40 de la Constitution n’a donc surpris personne dans l’hémicycle ce matin, mais le coup de force n’a toutefois pas manqué de faire réagir les députés.
André Chassaigne (PCF) a rappelé que "le seul espace démocratique que notre Constitution laisse aux groupes d'opposition, ce sont les niches parlementaires. Jamais l'article 40 n'a été activé dans ces niches".
Une fois la procédure enclenchée et les amendements déclarés irrecevables, au prétexte qu’ils seraient susceptibles d’aggraver une charge publique, le président du groupe LIOT, Bertrand Pancher, a choisi d’écourter les discussions.
"Il ne reste plus rien de notre texte et nous n'allons pas nous ridiculiser à poursuivre le débat", a-t-il ajouté, tout en remerciant "les Français qui ont cru que le Parlement n'allait pas caler" et "la presse qui nous fait encore croire que la démocratie est vivante et qu'il y a toujours un partage des pouvoirs dans notre pays".
La fin de séance a également été fortement perturbée par la nouvelle d’une attaque au couteau perpétrée sur de jeunes enfants à Annecy.
L’Assemblée nationale en émoi suite à l’attaque au couteau d’Annecy
Les députés ont pris connaissance de l'attaque en toute fin de matinée. L'Assemblée nationale a immédiatement et unanimement observé une minute de silence.
Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, a quant à elle déclaré qu’une "espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements" lui paraissait "en totale décalage par rapport à l'effroi qui submerge le pays". La séance a ensuite été suspendue.
Attaque au couteau à Annecy : "Être en ce moment dans l'hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui submerge notre pays", déclare @auroreberge.#PPLLiot #DirectAN #Annecy pic.twitter.com/e6jU55ArEB
— LCP (@LCP) June 8, 2023
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