Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse dénoncent la politique de François Hollande
Le choix de la date ne saurait être un hasard. Alors que le Partie socialiste achève ce dimanche son congrès, Arnaud Montebourg et l'homme d'affaire Matthieu Pigasse publient dans Le Journal du Dimanche une tribune assassine contre la politique économique de François Hollande (sans le nommer, ni Manuel Valls d'ailleurs).
La critique ne vient donc pas d'un obscure mouvement altermondialiste, mais d'un ancien ministre (du Redressement productif) et d'un banquier dont les opinions à gauche sont bien connues, et passé notamment par les cabinets de Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.
"Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est la démocratie qui est cette fois menacée". Le constat dénoncé dans cette tribune par les deux hommes est cinglant. Pour eux, la politique d'austérité dictée par l'Europe et appliquée par la France est désastreuse. Elle expliquerait d'ailleurs le fait que la croissance ne revienne pas. Selon eux, une amélioration de la situation passe avant tout par une baisse des impôts.
Dénonçant "l'absurde conformisme bruxellois", ils relèvent que "tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne".
Ce qui, selon Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse ferait le jeu du Front national. Pour eux, le gouvernement fait "semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience". Mais la soumission à Bruxelles tout comme la politique d'austérité seraient ainsi devenues "une gigantesque fabrique à suffrages du Front national". Par manque de résultats et voyant les promesses de "changement" (un clin d'œil au slogan de François Hollande en 2012) et de "rupture" (celui de Nicolas Sarkozy en 2007), les Français se tourneraient vers les extêmes.
Cette tribune a un goût de réponse de la part de la figure de l'aile gauche du PS. La veille, Manuel Valls avait fait l'éloge d'une gauche moderne, consciente des nouvelles réalités économiques et financières et unie derrière François Hollande.
"Démissionné" en 2014 en raison de sa voix discordante au sein du gouvernement et ses idées jugées trop à gauche, Arnaud Montebourg avait annoncé se retirer du monde politique. S'il s'est depuis tourné vers le monde de l'entreprise, cette publication pourrait annoncer son retour.
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