Arnaud Montebourg rappelle à Manuel Valls le devoir de "s'unir"
L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a estimé vendredi 2 sur France Inter que les candidats à la primaire de la gauche auraient le devoir de "s'unir" après le second tour le 29 janvier, affirmant avoir "heureusement" plus de points communs que de différences avec Manuel Valls.
M. Montebourg a-t-il plus de points communs que de différences avec le Premier ministre, comme celui-ci l'a dit au JDD? "Heureusement", a répondu M. Montebourg, évincé du gouvernement Valls en août 2014 après avoir exprimé des désaccords avec sa politique économique.
"Nous sommes dans la même primaire. C'est donc que nous jugeons que nous pouvons nous confronter sans nous détruire. Sans nous affronter. D'ailleurs ce sera la logique dans laquelle se trouveront tous les candidats de la gauche à la fin de la primaire, c'est-à-dire le 29 janvier, parce que nous avons le devoir de nous unir", a-t-il expliqué.
"Quel que soit le candidat, nous aurons beaucoup de choses à nous dire et nous le ferons très tranquillement. C'est le processus de construction de la primaire. Ce n'est pas un processus d'annulation", a affirmé M. Montebourg.
L'ex-ministre a par ailleurs jugé "difficile" que le Premier ministre reste à Matignon s'il se portait candidat. Un point de vue que le président du Comité national d'organisation de la primaire Christophe Borgel a dit "partager", un peu plus tard sur la même antenne.
Revenant sur la décision de François Hollande de ne pas se représenter en 2017, M. Montebourg a jugé que c'était une "décision de sagesse lucide hautement respectable", qui "permet à la gauche de se tourner vers le futur".
"Il a mesuré la situation du pays, les dangers que faisait poser sa propre candidature sur la gauche et sur l'avenir du pays", a-t-il dit.
"Il va falloir que nous unissions et il est très difficile d'unir quand on a désarticulé (...) Ce n'est pas l'échec d'un homme, c'est l'échec d'une politique qui n'a pas redressé le pays et qui a disloqué la gauche", a-t-il souligné.
Alors que le chef de l'Etat a mis en garde dans son allocution jeudi contre le protectionnisme, M. Montebourg a répondu que "se protéger c'est être libre".
"Les travailleurs français, le désastre pour eux c'est le libre échange. (...) Placer les classes ouvrières qui ont 200 ans de lutte sociale à leur actif en concurrence avec les travailleurs esclavagisés des pays émergents c'est une absurdité. Et vous voyez ce que ça a produit: la destruction des démocraties partout", a-t-il argumenté.
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