Assistants parlementaires européens : le MoDem à son tour visé par des accusations d'emplois fictifs
Un ancien salarié du MoDem et ancien assistant de Jean-Luc Bennahmias a affirmé dans une lettre transmise à la justice avoir bénéficié d'un emploi fictif, mercredi 7. Il explique qu'à l'époque des faits, en 2010, il était employé par le parti qui s'appelait encore l'UDF, mais qu'il a très vite signé un avenant faisant de lui le collaborateur à temps partiel de l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias.
Une situation qui a entraîné sa rémunération partielle par le Parlement européen. Sauf que l'assistant en question n'a pas le souvenir d'avoir vraiment exécuté cette tâche. Il dit n'avoir jamais mis les pieds au Parlement européen, ni dans la circonscription de Jean-Luc Bennahmias à Marseille.
"Je le croisais de temps en temps dans les locaux de l'UDF, à Paris, mais comme les autres eurodéputés. J’avais plutôt moins de relations avec lui qu’avec Marielle de Sarnez ou François Bayrou", a-t-il témoigné auprès du Parisien.
Il travaillait en effet uniquement au siège du MoDem à Paris, ce qui n'est pas illégal dès lors que ce travail concerne l'activité du député européen auprès duquel l'assistant est rattaché, ce que le témoin nie également, précisant que ce genre de contrat était fréquemment utilisé au sein du parti. Des pratiques déjà dénoncées par l'ex-MoDem Corinne Lepage en 2014 dans son livre Les Mains propres.
Selon Franceinfo, plusieurs témoignages viennent également remettre en cause la réalité des contrats d'assistants parlementaires d'une dizaine de salariés du MoDem entre 2009 et 2014.
"Le MoDem réaffirme qu’il a respecté toutes les règles et toutes les obligations d’un employeur. Tout salarié qui a travaillé dans ses équipes ces dernières années, souvent à temps partiel, a été rémunéré par le mouvement de manière parfaitement transparente en fonction du service effectivement assumé pour notre formation politique", a réagi le parti par communiqué.
Ce signalement intervient dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à Paris sur les assistants d'une vingtaine d'eurodéputés français. Enquête ouverte après une dénonciation de la députée européenne (FN) Sophie Montel dont le parti est concerné par une affaire similaire.
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