Au mont Beuvray, Montebourg veut exposer sa vision pour la France et préparer 2017
L'ascension du mont qui culmine à 821 mètres commencera à 11H30. A la mi-journée, dans le magnifique paysage des collines du Morvan, prendront successivement la parole le député de Saône-et-Loire Philippe Baumel, celui de la Nièvre Christian Paul, chef de file des frondeurs, avant l'ancien ministre reconverti en "entrepreneur".
Arnaud Montebourg doit prononcer un discours d'une demi-heure, sur ses thèmes de prédilection: la VIe République, les paradis fiscaux, le made in France, la réorientation de la construction européenne. Mais aussi des sujets plus régaliens: défense, sécurité, laïcité ou immigration.
Il a lancé lui-même l'invitation sur Twitter mardi: "Lundi 16 mai, je vous invite à l'ascension du mont Beuvray. Nous y préparerons ensemble l'avenir".
Mais, sauf surprise, il ne devrait pas -encore- déclarer sa candidature pour 2017.
Le 8 mai sur France2, il avait affirmé qu'il prendrait ses "responsabilités", "s'il y (avait) des responsabilités à prendre" par rapport à la présidentielle mais qu'une telle décision, "difficile à prendre", ne se prenait "pas un an avant une telle échéance".
"Je pense qu'il va faire un pas supplémentaire (...) Il va annoncer un processus", croit savoir le député Laurent Baumel, qui sera de la partie.
"Je pense qu'il est convaincu qu'il a un rôle à jouer, qu'il faut constituer une offre politique pour la présidentielle. Il est important de voir comment le pas qu'il va franchir sera reçu", ajoute le député frondeur.
"Il va faire son entrée dans l'atmosphère", résume Christian Paul. Un livre-programme est par ailleurs annoncé pour septembre.
Outre Paul et les deux Baumel, le chantre du "made in France" aura à ses côtés sa compagne, l'ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti, son lieutenant, le conseiller régional François Kalfon, le député Patrice Prat et le sénateur Jérôme Durain.
Dès dimanche, les "Jeunes avec Arnaud", avec à leur tête Mathias Nirman, se sont retrouvés sur le site pour leur première réunion nationale.
Des troupes encore clairsemées, même si les frondeurs sont galvanisés par leur combat contre la loi travail et leur tentative presque victorieuse (à deux voix près) de déposer à l'Assemblée une motion de censure de gauche contre le gouvernement.
L'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon, qui avait dû quitter le gouvernement en même temps que Montebourg après leur coup d'éclat d'août 2014 à Frangy, ne sera en revanche pas là. Après avoir indiqué en février qu'il pourrait lui-même "être sur la ligne de départ" d'une primaire à gauche, il se dit aujourd'hui "intéressé" par une candidature de l'écologiste Nicolas Hulot.
"Je ne sais pas sur quelles positions (Arnaud Montebourg) va être dans les semaines qui viennent, je vais écouter avec intérêt", a de son côté déclaré dimanche le secrétaire d'Etat Thierry Mandon, qui avait soutenu "son ami" pendant la primaire socialiste de 2011.
Arrivé troisième de la compétition, Montebourg avait apporté son soutien à François Hollande, contre Martine Aubry. Une décision qu'il a "parfois" regrettée.
Dimanche sur i>Télé, le député aubryste Jean-Marc Germain s'est montré ouvert à son éventuelle candidature. "Pour moi, les candidatures ce n'est pas maintenant, en même temps je respecte sa démarche (...) Il est tout à fait légitime à préparer les choses".
MM. Mandon et Germain ont une nouvelle fois appelé à l'organisation d'une primaire à gauche, comme le prévoient les statuts du parti, et comme le souhaite aussi M. Montebourg. Un conseil national du PS tranchera la question le 3 juin.
"Il n'y aura pas de primaire", évacue un ministre influent, qui ne "croit pas qu'une gauche socialiste alternative puisse se structurer si Hollande est candidat".
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