Au PS, les sondages ébranlent la légitimité de Benoît Hamon
Les sondages ne font pas une élection, mais ils inquiètent les soutiens. Et dans les rangs du Parti socialiste, ils ne facilitent pas le choix entre Emmanuel Macron et Benoît Hamon.
Car avec ses quelque 8% d'intentions de vote, Benoît Hamon est relégué au rang de cinquième homme, loin derrière Jean-Luc Mélenchon (16%) et surtout derrière un Emmanuel Macron qu'une partie de la gauche a déjà décidé de suivre (26%).
Le gouffre est tel que les membres du PS doivent désormais faire un choix entre soutenir un autre candidat que celui de leur parti -et même à l'origine de sa fracturation pour certains- ou une fidélité qui ne semble pour l'instant mener qu'à un revers historique au premier tour. D'autant plus que la possibilité d'un duel entre François Fillon et Marine le Pen au second tour existe toujours.
Un cas de conscience qu'a évoqué Stéphane Le Foll ce jeudi 6. Comme beaucoup d'autres hollandistes du gouvernement, le ministre de l'Agriculture ne s'est pas encore prononcé. "Je vais avoir deux choses qui vont me guider. La première, c'est une fidélité au Parti socialiste", a -t-il expliqué, évoquant cependant un "deuxième point". " S'il y a un risque de voir Marine Le Pen, non seulement en tête, mais dans un duel avec François Fillon au deuxième tour, ma responsabilité politique ce sera de m'exprimer à ce moment-là".
Même Michel Sapin qui assure qu'il votera Benoît Hamon quoi qu'il arrive concède que "dire que je suis satisfait de sa campagne, que je suis satisfait de ses propositions, ce serait mentir".
S'il n'en reste qu'un, ce devrait être Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti socialiste a lancé ce jeudi un appel à l'"unité" et à la "loyauté" derrière Benoît Hamon. "Socialistes, nous refusons la panique démocratique qui atteint de plein fouet notre pays", peut-on y lire.
"Par la primaire citoyenne, ce sont plus de deux millions de nos concitoyens qui se sont prononcés pour désigner le candidat de la gauche et des écologistes, Benoît Hamon. Cette légitimité qui dépasse le Parti socialiste, nul ne peut la nier ni la renier. C’est une légitimité démocratique qui impose la loyauté", poursuit-il.
Reste que de nombreux socialistes continuent d'emboîter le pas à Jean-Yves Le Drian ou Manuel Valls dans leur soutien à Emmanuel Macron. Benoît Hamon, lui, refuse de s'empêcher de "rêver".
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