Bien-être animal : découvrez les propositions des candidats à la présidentielle
Les scandales à répétition et l'amour accordé aux animaux ont fait évoluer leur prise en compte par le monde politique. Ainsi les candidats à la présidentielle peuvent difficilement faire l'impasse sur un tel sujet de société. De plus, selon un sondage IFOP, 80% des Français pensent que la cause animale est importante et 39% affirment qu'ils peuvent influencer leur vote en fonction des propositions des candidats en matière de protection animale[1].
Si les candidats n'ont pas été sur le terrain de la protection des animaux, ces derniers sont alors venus à eux par le biais d'un questionnaire. En effet, à l'occasion des élections présidentielle et législative un collectif a vu le jour, le groupe AnimalPolitique. Celui-ci a pour vocation de faire évoluer les choses en la matière et de faire connaître aux électeurs la position des futurs élus.
Toutefois tous les candidats n'ont pas répondu à ce questionnaire. Il en va ainsi de Nathalie Arthaud, François Asselineau, François Fillon, Jean Lasalle, Emmanuel Macron et Philippe Poutou. Pour autant, cela ne signifie pas que les animaux ne font pas partie de leur programme. De plus, il n'est pas possible de distinguer les candidats qui ont un intérêt certain pour les animaux et ceux ne s'en soucient pas. Benoît Hamon, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ont pris en compte les animaux. Toutefois, aucun candidat ne protège l'animal dans sa globalité.
Benoît Hamon prévoit le lancement d’un plan contre la maltraitance animale et a signé toutes les propositions du collectif AnimalPolitique sauf celle relative à l’abolition de la corrida et des combats de coqs. François Fillon souhaiterait faire de la préservation de notre biodiversité une priorité absolue. Il aimerait notamment que la protection animale soit une cause nationale, que le bien-être des animaux soit amélioré et que le contrôle des abattoirs soit renforcé, ce qui semble être possible. Il convient, en outre, de préciser que François Fillon défend les chasses dites "traditionnelles".
Le programme de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon traite de l'animal dans la partie qui a pour titre "L'urgence écologique/la planification écologique": il a notamment évoqué le sujet dans la sous-partie 45 "Sauver l'écosystème et la biodiversité" et dans la sous-partie 46 "Pour une agriculture écologique et paysanne". Cette approche est classique puisque l'animal est pris en compte soit par les règles du droit de l'environnement soit par celles du droit de l'agriculture. Pour autant, cette approche semble incompatible avec ses discours prônant le végétarisme et sa volonté d'inscrire dans la Constitution que les animaux ne sont pas des choses. Toutefois cette inscription dans la Constitution permettrait une meilleure protection puisqu'il y aurait alors une base juridique solide et une plus forte légitimité aux interventions des pouvoirs publics.
Marine Le Pen [2] et Nicolas Dupont-Aignan ont inscrit la protection des animaux dans leur programme. Cependant, ils refusent l'abolition de la corrida et la fin des programmes d'échanges, d'élevage et de reproduction à des fins commerciales, de divertissement, de pédagogie ou d'études scientifiques dans les zoos et les delphinariums[3].
L'approche trop théorique de François Asselineau pose la question de savoir si finalement, plus que certains autres candidats, son discours n'est pas purement électoraliste. En effet, lors de la présentation de son programme, il a affirmé œuvrer pour une amélioration importante du bien-être des animaux et vouloir intégrer dans la loi les questions de souffrance animale. La même question électoraliste se pose pour Jacques Cheminade: aucune mention sur la protection des animaux n’est présente dans son programme. Néanmoins il soutient 22 des 30 mesures du manifeste AnimalPolitique.
Deux candidats semblent se distinguer par une absence de programme en la matière mais n'hésitent pas à remettre en cause des utilisations traditionnelles des animaux. Ainsi Philippe Poutou, qui ne s’est pas encore prononcé sur la cause animale avec aucune indication particulière dans son programme, s’est positionné contre la corrida et les élevages d’animaux pour la fourrure ou l’étiquetage. Il souhaite également faire diminuer la souffrance animale dans les élevages. Nathalie Arthaud a pratiquement le même profil; elle ne s’est pas encore prononcée sur les 30 propositions du manifeste AnimalPolitique et la question animale n’est pas présente dans son programme présidentiel. Cependant, elle est favorable à l’abolition des chasses à courre, des corridas et des combats de coqs.
Il semblerait qu'Emmanuel Macron et Jean Lasalle aient la même approche des animaux. Emmanuel Macron ne traite pas des animaux dans son programme. De plus, il a une approche traditionnelle de la question en déclarant par exemple être favorable à la réouverture des chasses présidentielles et avoir d'autres préoccupations plus importantes. Quant à Jean Lassalle, il ne présente pas un programme pour lequel l’animal est pris en considération. Il agit plutôt contre les animaux et ne soutient aucune proposition du collectif AnimalPolitique. Par exemple, il s’engage à abroger tous les textes protégeant le loup ou encore permettre une dérogation aux chasseurs pour chasser les oies en février.
Les élections législatives vont sans doute accorder plus d'importance à l'animal: des candidats issus du parti Animaliste vont se présenter... et ce sera une première en France.
[1] Source: Collectif AnimalPolitique
[2]Engagement n° 137 "Faire de la protection animale une priorité nationale […]" .
[3] Mesure n° 13 du manifeste AnimalPolitique
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