Christiane Taubira veut de nouvelles mesures pénales contre le racisme et l'antisémitisme
Après l'indignation et les hommages, voici venu le temps des propositions. Lors d'un discours à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), Christiane Taubira, ministre de la Justice, a dévoilé de nouvelles mesures concernant la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. Des idées sur lesquelles la garde de Sceaux assume vouloir "accélérer" les réformes, après les attentats de Paris et dans un contexte de développement de l'islamophobie.
Trois idées doivent être examinées. D'abord la généralisation de la circonstance aggravante de racisme. Celle-ci ne peut être aujourd'hui retenue que pour certaines infractions comme le meurtre, les violences, ou les dégradations, entre autres. Christiane Taubira voudrait que cette circonstance puisse s'appliquer tout aussi bien aux "agressions sexuelles, au harcèlement sexuel, harcèlement moral, à la séquestration, la traite des êtres humains, le bizutage, l'atteinte aux biens et le chantage notamment".
Vient ensuite le cas des injures et diffamations par voix de presse. Elles relèvent aujourd'hui du droit de la presse, mais la chancellerie voudrait les voir tomber dans le champ pénal dès lors qu'il s'agirait d'injures racistes, antisémites ou homophobes.
Enfin, la garde des Sceaux propose que l'autorité administrative puisse bloquer les sites internet dont le contenu incite à la haine raciale. Une mesure qui existe déjà dans le cadre de pédopornographie. Ces propositions sont les premières déclarations importantes de Christiane Taubira depuis les attentats de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier.
Figure de l'aile gauche du PS et ennemi intime de la droite, elle était restée en retrait le temps de "l'union nationale". Une union qui a pris un nouveau coup dans l'aile lors d'un échange à l'Assemblée nationale, mercredi 14 entre la ministre et le député UMP Georges Fenech. Ce dernier avait imputé le nombre de terroristes potentiels à surveiller au laxisme du gouvernement en matière pénale et carcérale.
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