Corruption : un an de prison ferme pour le sénateur Philippe Kaltenbach

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 30 juin 2017 - 16:35
Image
Le sénateur français Philippe Kaltenbach, le 20 décembre 2012 au Sénat à Paris
Crédits
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Le sénateur français Philippe Kaltenbach, le 20 décembre 2012 au Sénat à Paris.
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

Le sénateur des Hauts-de-Seine Philippe Kaltenbach, suspendu du PS, a été condamné vendredi par la cour d'appel de Versailles à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour corruption passive, une peine identique à celle prononcée en première instance.

Comme en 2015, l'élu a été reconnu coupable de corruption passive pour avoir accepté de l'argent liquide de la part d'un de ses adjoints lorsqu'il était maire de Clamart (Hauts-de-Seine), contre une promesse d'attribution de logement social à un tiers.

M. Kaltenbach, qui a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un simple remboursement de prêt de la part de son adjoint, a en outre écopé d'une amende de 20.000 euros et d'une privation de droits civiques (vote et éligibilité) pour une durée de cinq ans.

L'élu, absent au prononcé du jugement, s'est dit "abasourdi par cette décision", dans un message posté sur son site internet: "Lors de l'audience du 17 mai, mes avocats avaient apporté à la cour tous les éléments démontrant mon innocence dans ce coup monté politique", a-t-il affirmé.

Il a précisé que ses avocats avaient "immédiatement déposé un pourvoi en cassation". "Même si ce pourvoi est suspensif, je ne serai bien évidement pas candidat aux prochaines élections sénatoriales" de septembre, a annoncé M. Kaltenbach.

La décision rendue par la cour d'appel "est totalement incompréhensible et injuste", avait réagi plus tôt l'avocat du parlementaire, Me Frédéric Landon.

L'élu socialiste avait été mis en cause après la diffusion d'une vidéo sur internet en 2012. La scène avait été tournée deux ans plus tôt, à l'insu du maire, par l'un de ses adjoints.

Dans une séquence, on peut voir une remise de fonds pendant que les deux hommes discutent de ce qui semble être l'attribution d'un logement à un tiers.

L'ex-maire de Clamart a, tout au long de la procédure, crié à un complot ourdi par son adversaire politique de toujours, le maire LR de la commune voisine du Plessis-Robinson, Philippe Pemezec.

Après avoir tourné la vidéo, l'ancien adjoint avait en effet transmis les bandes non pas à la police mais au maire du Plessis-Robinson, via des intermédiaires. Philippe Pemezec avait alors alerté le parquet de Nanterre, lequel avait engagé des poursuites.

Y a-t-il eu complot politique? "Cette thèse objectivement apparaît plausible. Pour autant, cela ne saurait annihiler les agissements de Philippe Kaltenbach", avait estimé l'avocat général de la cour d'appel de Versailles.

Quant à la manipulation de la vidéo, largement discutée pendant les débats, si "l'hypothèse d'un montage" est certes "théoriquement possible", admettent les magistrats dans leur arrêt, "elle n'a pas été présentée d'emblée par Philippe Kaltenbach, mais seulement trois jours avant l'audience": elle ne peut dès lors "être retenue", ont considéré les juges.

De même, l'élu "n'a pas expliqué pour quelle raison il s'était dissimulé sous son bureau pour compter les billets qui lui étaient remis", tel qu'il apparaît dans la vidéo, a encore noté la cour d'appel dans sa décision.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.