Costumes de luxe : Bourgi dit avoir subi "des pressions" du camp Fillon

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Par AFP
Publié le 14 avril 2017 - 18:07
Mis à jour le 15 avril 2017 - 04:40
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L'avocat franco-libanais Robert Bourgi répond à des journalistes, à Paris, le 12 septembre 2011
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© JOHANNA LEGUERRE / AFP/Archives
L'avocat franco-libanais Robert Bourgi répond à des journalistes, à Paris, le 12 septembre 2011
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L'avocat Robert Bourgi, qui avait offert à François Fillon des costumes de luxe, déclare avoir été "soumis" à "des pressions d'ordre politique" pour "mentir", de la part du candidat de la droite à la présidentielle et de son camp, dans un entretien publié vendredi par Mediapart.

Dans un entretien à l'AFP vendredi soir, Robert Bourgi, ancienne figure des réseaux de la "Françafrique", a confirmé ses propos tenus plus tôt dans Mediapart.

Selon ses déclarations à l'AFP, l'avocat de 72 ans indique que la veille de la sortie d'un article du JDD, le 12 mars, qui a révélé l'affaire des costumes, François Fillon, puis Anne Méaux, "la grande papesse de la communication" l'auraient appelé pour lui demander de ne pas révéler qu'il était le mystérieux donateur des pièces du tailleur Arnys.

"Je lui ai demandé pourquoi (à François Fillon), il m'a répondu: +tu sais, ça va avoir des relents de Françafrique", a raconté M. Bourgi, qui se trouve actuellement au Liban. "Je lui ai répondu que tout ou tard, ça allait se savoir", a-t-il poursuivi en précisant avoir eu à plusieurs reprises au téléphone le candidat, qu'il connaît "depuis 40 ans", dans les jours qui ont suivi, ce dernier faisant appel selon ses dires à "(ma) solidarité de gaulliste". "Lorsque le vendredi, Le Monde sort mon nom, cela fait une semaine que je mens", "ça m'a fatigué", confie-t-il.

Dans la foulée des révélations du JDD, le 16 mars, le parquet national financier a élargi l'enquête sur de possibles emplois fictifs, qui a valu à François Fillon d'être mis en examen en pleine campagne présidentielle, à des soupçons de trafic d'influence autour de l'affaire des costumes offerts au candidat.

Comme il l'a déclaré à Mediapart, Robert Bourgi explique à l'AFP avoir commandé en novembre pour François Fillon deux costumes payés 13.000 euros par chèque "pour son triomphe à la primaire de la droite".

"Il ne m'a jamais rien demandé", a soutenu l'avocat, en évacuant tout soupçon de trafic d'influence. Il lui avait déjà offert "un blazer bleu marine et un pantalon gris" payé "5.180 euros", "en 2014, pour Noël", a-t-il ajouté, en soulignant que l'ex-Premier ministre affectionnait la maison Arnys, située dans les quartiers chics de la capitale.

"On m'a présenté la facture en février", a-t-il poursuivi, en assurant ne pas savoir quels modèles avait choisis le candidat.

Après les révélations sur ces cadeaux, François Fillon avait reconnu avoir "eu tort" d'accepter ces costumes et assuré les avoir rendus.

"Le lendemain de son émission chez David Pujadas (le 23 mars), il me restitue trois housses de costumes, que je n'ai pas ouvertes. Pour moi, il y a l'ensemble blazer-pantalon et les deux costumes dont je n'ai pas vu l'étoffe", explique-t-il, en affirmant qu'ils ont été remis "à la police de Nanterre", l'office anti-corruption qui enquête sur l'affaire Fillon sous l'autorité de trois juges d'instruction financiers.

Selon Mediapart, qui a publié un second article vendredi soir, "les enquêteurs soupçonnent" le candidat LR "de ne pas avoir restitué les bons costumes de la marque Arnys". "Deux des trois costumes ne ressemblaient en rien à des vêtements Arnys, qui sont pourtant très facilement identifiables", écrit le site d'informations.

Robert Bourgi explique être sorti du silence vendredi en justifiant ne pas avoir "avalé" que François Fillon le présente dans des médias comme "un vieillard", "un homme âgé qui n'avait plus de responsabilité".

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