Daech : Raqa et Mossoul "doivent tomber" en 2016, selon Le Drian

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 avril 2016 - 22:16
Image
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Crédits
©Christian Hartmann/Reuters
"Que ce soit en Syrie ou ici en Irak, Daech perd désormais du terrain", s'est félicité Jean-Yves Le Drian.
©Christian Hartmann/Reuters
Toujours aux mains de l'Etat islamique, Raqa (Syrie) et Mossoul (Irak) "doivent tomber" dans les mois à venir, a expliqué Jean-Yves Le Drian. Pour le ministre français de la Défense, qui estime que l'Etat islamique "reste plus dangereux que jamais", l'année 2016 "doit être l'année du début de la fin pour Daech"

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé ce lundi 11 à accroître la pression sur le groupe Etat islamique (EI), selon lui en perte de vitesse, afin de reconquérir ses places fortes de Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie) en 2016. "La situation dans la région a basculé, entre la fin de l'année dernière et le début de cette année. Que ce soit en Syrie ou ici en Irak, Daech perd désormais du terrain", s'est félicité M. Le Drian lors d'une visite à Bagdad.

Il faut "faire de 2016 l'année d'un tournant majeur dans notre combat contre le soi-disant Etat islamique, l'année de la libération des principaux centres de population qu'il contrôle encore", a ajouté le ministre, dont le pays est l'un des principaux contributeurs de la coalition anti-EI menée par les Etats-Unis. "Raqa et Mossoul en 2016 doivent tomber (...) 2016 doit être l'année du début de la fin pour Daech", a-t-il martelé devant les responsables du Service de contre-terrorisme irakien (ICTS), une unité d'élite relevant du Premier ministre Haider al Abadi, formée en partie par des soldats français à Bagdad.

Les Etats-Unis ont évoqué pour leur part la fin de l'année ou le début 2017 pour la reprise de Mossoul, deuxième ville d'Irak, par les forces irakiennes en pleine recomposition. Selon le Pentagone, la coalition est néanmoins mieux préparée pour reprendre Mossoul plutôt que Raqa, capitale autoproclamée du groupe en Syrie, où la coalition arabo-kurde nécessaire pour mener l'opération n'est pas encore constituée.

La France effectue environ 5% des frappes aériennes de la coalition -jusqu'à 15% à son pic de contribution- et compte quelque 400 militaires en Irak, chargés de former des soldats de l'ICTS et de conseiller l'état-major de la 6e division d'infanterie. Evoquant les récentes pertes territoriales de l'EI, de Ramadi en Irak à Palmyre en Syrie -cette dernière ayant été reprise par l'armée syrienne avec l'aide de forces spéciales russes- M. Le Drian a insisté sur la nécessité de pousser l'avantage alors que le groupe reste une menace majeure, notamment en Europe. "Parce qu'il est acculé, Daech reste plus dangereux que jamais", a-t-il affirmé, en rappelant les récents attentats de Paris et Bruxelles.

Les Etats-Unis, qui mènent la grande majorité des frappes aériennes contre l'EI et mobilisent 4.000 à 5.000 militaires en Irak, ont aussi promis d'accentuer la "pression" sur les djihadistes dans ce pays. Le Pentagone doit soumettre prochainement des propositions au président Barack Obama pour un renforcement militaire en appui à l'armée irakienne.

"Maintenant que nous avons repris l'avantage, il nous faut exploiter cette dynamique avec nos partenaires", a insisté M. Le Drian à l'attention notamment des forces irakiennes et des combattants kurdes engagés au sol en Irak. Il faut continuer à frapper et réduire les "ressources, les chefs, les capacités de planification d'attaques (de l'EI) sur le sol européen", a-t-il dit.

La capacité financière de l'EI semble déjà considérablement atteinte, en raison notamment des frappes de la coalition contre ses centres d'extraction de pétrole. Mais le groupe dispose encore de 25.000 à 30.000 combattants même s'il en a perdu plusieurs milliers et se retrouve de plus en plus confiné géographiquement, avec des difficultés croissantes de déplacement entre la Syrie et l'Irak et une fermeture progressive de ses accès au monde extérieur via la Turquie, estime-t-on au ministère français de la Défense.

Des interrogations semblent toutefois poindre parmi certains de ses soutiens, notamment d'anciens officiers de Saddam Hussein qui ont rejoint ses rangs mais "commencent à se demander s'ils ont fait le bon plan", ajoute-t-on de même source. "La pression (contre Daech) accroîtra bien sûr la probabilité que ce mouvement se fracture, que ceux qui l'ont rejoint par opportunisme cherchent à s'en éloigner", a anticipé Jean-Yves Le Drian.

La France dispose de huit chasseurs Mirage 2000 stationnés en Jordanie et six Rafale aux Emirats arabes unis. En Irak même, elle a participé à la formation de 2.300 commandos de l'ICTS, soit environ 10% du total des soldats irakiens formés par la coalition. M. Le Drian a aussi promis aux forces irakiennes de nouvelles livraisons de "matériels et munitions", sans plus de précisions. "C'est une certitude: Daech sera vaincu", a promis M. Le Drian aux responsables militaires irakiens et forces françaises réunis à l'ICTS.

 

À LIRE AUSSI

Image
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Jean-Yves Le Drian : combattre Daech "jusqu'à l'éradication totale"
Jean-Yves Le Drian était ce jeudi l'invité d'Europe-1. Le ministre de la Défense a assuré de la nécessité de poursuivre le combat contre Daech et le terrorisme "sur to...
24 mars 2016 - 10:17
Politique
Image
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Armée : Jean-Yves Le Drian souhaite développer la réserve militaire
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonce jeudi des mesures en faveur de l'engagement citoyen dans le contexte post-attentats, notamment en s'appuyant sur...
10 mars 2016 - 14:22
Politique
Image
Des militaires en patrouille.
Le Drian : l'opération Sentinelle sera maintenue "jusqu'à ce que ce soit nécessaire"
Au total, 10.000 soldats français sont engagés dans le dispositif Sentinelle en complément des autres forces. Invité du Grand Jury sur RTL, dimanche 31 janvier, Jean-Y...
31 janvier 2016 - 14:53
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.