Décès de Simone Veil : 26 novembre 1974, son discours à l'Assemblée nationale sur l'avortement (vidéo)
Le chemin de Simone Veil, décédée ce vendredi 30, a été long, sinueux et difficile, des camps de la mort nazis à la présidence du Parlement européen en passant par l'Académie française. Mais la première chose qui restera associée à sa mémoire restera la loi qui porte son nom et légalisant l'avortement en France.
Une révolution sociétale que la ministre de la Santé de Valéry Giscard d'Estaing avait porté en 1974 dans des conditions particulièrement difficiles, en pleine révolution sexuelle mais dans une France encore très catholique et conservatrice. Elle connaîtra les débats houleux mais aussi des attaques basses et parfois antisémites ou sexistes.
Elle avait réagi à cette situation devant les députés lors de son célèbre discours en s'excusant de devoir "partager une conviction de femme (....) devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes", avant de poursuivre: "aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame".
Pour que le projet passe, elle avait insisté sur le caractère "exceptionnel" que devait conserver l'avortement, à l'époque souvent pratiqué dans la clandestinité avec les risques que cela impliquait: "s’il (le projet de loi NDLR) admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme". Mais elle avait aussi vertement dénoncé la situation dans laquelle se retrouvait ces femmes: "Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation cette détresse, qui s’en préoccupe? La loi les rejette non seulement dans l’opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l’anonymat et l’angoisse des poursuites".
Le discours de Simone Veil du 26 novembre 1974 reste ainsi l'un des plus marquants de ceux qui ont résonné au cœur de l'Assemblée nationale.
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